C'est une grande première à l'université de Caen (Calvados). Bien référencée en termes d'accueil des étudiants étrangers grâce à un carré international de qualité, elle propose, depuis septembre 2019, un diplôme universitaire spécifique pour les étudiants en exil. Dix élèves sont concernés par cette passerelle, venant de Syrie pour six d'entre eux, deux de Turquie, un du Soudan et un Venezuela. "J'ai quitté la Syrie à cause de la guerre", souffle toujours déboussolé Tareq, l'un des plus jeunes.
Sur critères très spécifiques
Pour intégrer le Dupex (Diplôme universitaire pour étudiants en exil), les étudiants doivent obligatoirement être reconnus avec le statut de réfugié ou sous protection subsidiaire, ainsi qu'avoir le bac ou l'équivalent dans leur pays d'origine. Leur projet d'études en France n'est pas non plus à négliger dans leur dossier. "Si un étudiant candidate à la fac avec le projet de rejoindre une école vétérinaire, on n'accepte pas", rétorque Benoît Véron, président délégué à l'international à Caen.
Rasmi, Syrien de 25 ans, a déjà une idée très précise de son avenir. "J'ai déjà un bac +3 en Syrie, je veux continuer en master dans le domaine de l'informatique". Pour les autres, les secteurs sont très variés. Certains veulent se tourner vers le médical et paramédical, en urbanisme et d'autres en langues étrangères. Mais avant cela, il faut suivre des cours de français, à hauteur de 217 heures par semestre.
Grammaire, phonétique, expression écrite et orale
"La première étape est d'apprendre le français, indique Isabelle Brauns, l'une des enseignantes en langues étrangères. Pour Mehmetemin, auparavant professeur de mathématiques en Turquie et en Mongolie, le plus difficile est de 'parler la langue et de différencier les accords masculins et féminins'. Ayman, arrivé en janvier, semble plus à l'aise. "J'ai un 'Master of business administration (MBA)' en anglais. Je trouve que le français et l'anglais se ressemblent".
Les élèves, âgés de 21 à 33 ans suivent donc des cours de grammaire, de communication orale et écrite, de phonétique, mais aussi de société et culture française, auxquels s'ajoutent "des activités à hauteur de 56 heures par semestre", complète Isabelle Brauns :
Isabelles Brauns, enseignante en langues étrangères
Ce diplôme a pour vocation de les aider à s'intégrer de manière correcte et d'éviter les échecs scolaires.
Pour réussir, les étudiants de cette première promotion bénéficient d'entretiens individuels avec les professeurs. Ce diplôme leur ouvre également les droits à un logement au CROUS et aux bourses de l'université.
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