La Turquie a été victime mardi d'une coupure d'électricité d'origine encore indéterminée mais d'une ampleur inédite depuis quinze ans qui a perturbé de nombreuses grandes villes, dont Istanbul et Ankara où le trafic du métro a été brièvement interrompu.
Cette panne massive a débuté à 10h36 locales (7h36 GMT) et affecté 49 des 81 provinces du pays, ont indiqué des sources officielles citées par les médias.
Selon la compagnie nationale turque de transport d'électricité (Teias), le courant avait été rétabli en début d'après-midi dans 10 de ces provinces, ainsi que dans plusieurs quartiers des deux plus importantes cités du pays, Ankara et Istanbul.
Le Premier ministre Ahmet Davutoglu a suggéré que la panne pouvait être d'origine technique mais affirmé que "toutes les pistes étaient actuellement étudiées", en réponse à un journaliste qui l'interrogeait sur l'éventualité d'une attaque "terroriste".
"Nous enquêtons pour déterminer ce qui a provoqué cette panne", a de son côté indiqué devant la presse le ministre de l'Energie Taner Yildiz, qui a évoqué la panne la plus grave depuis quinze ans.
"Plusieurs choses ont été dites: attaque informatique, coupure générale, négligence. Nous examinons toutes ces pistes et nous annoncerons nos conclusions à l'opinion publique dans la plus grande transparence", a-t-il promis.
La panne a sérieusement perturbé les transports en commun dans le pays. A Ankara et Istanbul, le trafic du métro a été brutalement interrompu et des milliers de passagers évacués sans incident notable. Dans la mégapole stambouliote, le tramway et le tunnel ferroviaire qui relie ses rives européenne et asiatique ont également été bloqués.
Le trafic de ses services a pu reprendre en début d'après-midi, après environ trois heures d'interruption, selon les médias turcs.
- Perturbations -
La coupure a également perturbé la circulation automobile, faute de feux de signalisation, ainsi que les communications téléphoniques et internet et l'activité de nombreuses entreprises et commerces du pays.
Parmi les villes affectées ont figuré, outre les deux plus importantes du pays, celles de Trabzon (nord-est), Aydin (ouest), Antalya (sud), Izmir (ouest), Izmit (nord-ouest) ou encore Bursa (nord-ouest), Edirne (nord-ouest) ou Erzurum (nord-est).
Selon l'agence de presse Dogan, la province de Van, frontalière de l'Iran d'où elle importe son électricité, n'a pas été affectée par la coupure du réseau.
Aucune précision n'était encore disponible dans l'après-midi sur l'origine de la panne mais la compagnie Teas a évoqué une coupure sur les lignes à haute tension qui relient l'Union européenne (UE) au territoire turc.
De son côté, la Chambre des ingénieurs électriciens de Turquie a affirmé que certains fournisseurs privés d'électricité avaient refusé de vendre leur électricité sur le réseau turc en raison de ses prix trop faibles.
La Turquie importe l'essentiel de son énergie sous forme de gaz et de pétrole, principalement à la Russie et à l'Iran.
Elle a donné ce mois-ci le coup d'envoi de la construction d'un gazoduc transanatolien (Tanap), un projet de 10 milliards d'euros destiné à acheminer le gaz azerbaïdjanais vers l'UE, et ambitionne de devenir une plaque tournante régionale en matière d'énergie.
La privatisation de l'ensemble du réseau d'électricité turc a été achevée en 2013.
Les coupures de courant y sont encore fréquentes, surtout dans le sud-est du pays à majorité kurde où elles provoquent régulièrement des violences entre la population et les forces de l'ordre.
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