"On est optimistes", a déclaré le président de la Région, partie prenante, aux côtés des salariés, au projet de reprise d'un des sites AIM, l'abattoir de porcs de Sainte-Cécile (Manche).
Laurent Beauvais s'exprimait à l'issue de l'audience, en sortant du tribunal de commerce devant lequel une centaine de salariés attendaient d'être enfin fixés sur leur sort.
"L'audience s'est extrêmement bien passée. Tout le monde a émis un avis favorable", a déclaré de son côté Serge Renaudin, un juge du tribunal de commerce de Dieppe, sollicité pour aider les salariés de Sainte-Cécile à monter leur projet de société par action simplifiée (SAS), qu'il doivent détenir majoritairement.
Placée le 6 janvier en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Coutances, la société, qui emploie 590 personnes en France, doit être prochainement liquidée.
L'entreprise ne fait l'objet que de deux offres
L'une a été examinée par le tribunal de commerce de Coutances le 19 mars. Le breton Chapin-Monfort (holding Les Rosaires) propose de reprendre 70 des 179 salariés du site AIM d'Antrain (Ille-et-Vilaine), un abattoir de bovins. Cette entreprise de viande, qui emploie environ 220 personnes, propose en outre à 41 autres salariés d'AIM des postes sur ses sites de Rennes.
La seconde offre est le projet de SAS détenue majoritairement par les salariés mais aussi par une société d'économie mixte (SEM) regroupant la Région et le département de la Manche. Cette offre reprendrait 206 des 357 salariés de l'abattoir des porcs de Sainte-Cécile (Manche), siège et abattoir principal d'AIM.
En arrivant au tribunal et devant une double rangée de barrières métalliques et la présence de CRS en interdisant l'accès, Elise Brand, l'avocate du Comité central d'entreprise, s'était dite "très confiante" que l'offre soit retenue.
"Tous les salariés sont fatigués. On a terminé à 4h30 ce matin pour boucler le projet. C'est à la fois un moment de grand bonheur de présenter une offre portée par les salariés mais c'est aussi un grand drame de savoir que dans le jugement il y aura des licenciements"
Elise Brand, avocate du Comité central d'entreprise
L'ensemble des offres de reprise devrait se traduire par la suppression d'au moins 300 emplois sur 590.
Le projet de SAS repose sur un prêt de 2,5 millions d'euros de l'État via la Banque publique d'investissement. La SEM a en outre mis 2 millions d'euros sur la table.
Après cinq audiences, deux projets de reprise partielle déposés puis retirés, une piste "sérieuse" pour un rachat partiel qui ne s'est jamais concrétisée et une aide de l'Etat arrivée à la dernière minute, les AIM sont à bout de nerfs.
AFP.
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