Après la nouvelle claque électorale des départementales, le PS s'est attelé lundi au rassemblement de la gauche en "renouant" avec son partenaire Europe Ecologie-Les Verts (EELV) qui reste sur l'exigence du changement de politique.
Discussion "essentielle" et "bienvenue" pour EELV. L'occasion de voir "comment faire un certain nombre de pas ensemble", pour le PS. Toutefois, Jean-Christophe Cambadélis et la délégation écologiste emmenée par Emmanuelle Cosse se sont affichés séparément devant la presse sur le perron de Solférino.
Concrètement, quatre "groupes de travail" ont été mis en place. Le premier sur la "situation économique", les écologistes demandant que des signes soient envoyés vers "les plus faibles et les plus démunis".
Le deuxième, sur les thématiques "proprement écologistes", car les Verts "estiment qu'ils n'avaient pas été écoutés autant qu'ils le souhaitaient dans la période précédente".
Le troisième groupe de travail, sur "la République et la montée du Front national", comporte un "débat sur les évolutions institutionnelles", sujet de "désaccord", a reconnu le PS. "Il y a la question de l'accès à la proportionnelle" et le "droit de vote des étrangers", a précisé Mme Cosse.
Enfin, le quatrième groupe de travail concernera les "questions électorales" et notamment l'union de la gauche lors des prochains scrutins. Pour Jean-Christophe Cambadélis il est "invraisemblable que le PS, EELV voire le Front de gauche ne soient pas associés dans l'unité là où le FN pourrait l'emporter, c'est-à-dire pour les régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Paca".
"Si rassemblement il doit y avoir à un moment, ce rassemblement doit se faire sur un projet", a toutefois nuancé Emmanuelle Cosse.
"On est dans une position de discussion", s'est-elle félicitée, tout en prévenant: "On ne peut pas continuer à nous tenir le discours de +rien ne change+", "si les Français on voté ce qu'ils ont voté à quatre échéances successives, c'est parce qu'ils veulent que quelque chose change, que d'autres messages leur soient envoyés".
- 'Le Parti de gauche pas favorable à la discussion' -
Une demande forte de changement de politique, martelée également depuis les résultats dimanche soir chez les socialistes "frondeurs" et à l'aile gauche du PS.
Manuel Valls, qui dimanche soir annonçait encore "garder le cap", a en tout cas annulé sa participation mardi au conseil des ministres franco-allemand à Berlin et son déplacement à la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, afin d'être présent à la réunion de groupe des députés socialistes mardi en fin de matinée à l'Assemblée nationale ainsi qu'à la séance des questions au gouvernement dans l'après-midi.
L'Elysée continuait de parler d'un "cap maintenu" mais promettait "des annonces dans les prochains jours" afin de "redresser l'économie par la stimulation de l'investissement public ou privé" ou encore de lutter "contre les injustices en valorisant le travail". Et de vouloir notamment mettre en "?uvre rapidement, consolider et muscler () tout ce qui tourne autour de la prime d'activité".
M. Cambadélis a annoncé qu'il allait aussi rencontrer le Parti radical de gauche, le Front démocrate, les communistes "s'ils le souhaitent". Pour le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon "nous enverrons une indication, mais ils nous ont répondu dès hier soir qu'ils n'étaient pas favorables à la discussion avec nous", a dit le numéro un du PS.
Les écologistes doivent aussi rencontrer "dans la semaine" le Parti communiste.
Le Parti socialiste est en pleine remise en cause, après sa quatrième déroute depuis 2012. Il n'a conservé que 34 départements (sur les 61 qu'il contrôlait). Le parti est "à refonder totalement", a estimé Julien Dray, selon lequel après la perte de bastions historiques comme le Nord ou les Bouches-du Rhône, il faut "recommencer tout à zéro".
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