Des blocages importants subsistaient encore lundi, la veille de la date fixée pour un accord sur le nucléaire iranien, et les chefs de la diplomatie des grandes puissances et de l'Iran réunis à Lausanne continuaient de négocier pied à pied.
Pour la première fois depuis une précédente session de négociations à Vienne en novembre, tous les chefs de la diplomatie des grandes puissances (Etats-Unis, GB, France, Russie, Chine, Allemagne) et de l'Iran se sont retrouvés autour de la même table dans la matinée à Lausanne.
La réunion a duré un peu plus d'une heure et une deuxième plénière était prévue dans l'après-midi.
Les négociateurs cherchent à conclure un premier compromis avant mardi, fondamental pour poursuivre les négociations jusqu'à un accord final d'ici le 30 juin.
Objectif: s'assurer que l'Iran ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique en contrôlant étroitement son programme nucléaire, en échange d'une levée des sanctions internationales qui étranglent l'économie iranienne depuis des années.
Mais trois points de blocages majeurs subsistent, a affirmé un diplomate occidental à l'issue de la première plénière.
Le premier concerne la durée de l'accord en négociation. Les grandes puissances souhaitent un cadre strict de contrôle des activités nucléaires iraniennes sur au moins 15 ans, mais l'Iran ne veut pas s'engager au delà de 10 ans, selon cette source.
La question de la levée des sanctions de l'ONU reste également, depuis le début, un gros point de blocage. Les Iraniens voudraient voir tomber dès la conclusion d'un accord ces sanctions économiques et diplomatiques, jugées humiliantes. Or les grandes puissances veulent une levée graduelle de ces mesures liées à la prolifération nucléaire et prises depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l'Onu.
En cas de levée de certaines de ces sanctions, certains pays du P5+1 veulent en outre un mécanisme qui permettrait de les réimposer rapidement au cas où l'Iran violerait ses engagements, selon cette source.
"L'accord dépendra très largement de ces trois points là", a estimé le diplomate.
- "Oui ou non" -
A la fin de la rencontre, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a fait savoir qu'il quittait Lausanne dans la journée, en raison d'engagements déjà prévus à Moscou.
"Il reviendra s'il y a une chance réaliste d'un accord demain" (mardi), a déclaré une de ses porte-parole, Maria Zakharova.
Aucun responsable ne se risquait lundi à prévoir dans quel sens le vent allait tourner, tant ces négociations se font sur la corde raide.
Un échec d'ici mardi ne signifierait pas automatiquement la rupture et la fin de toutes les négociations, soulignent les protagonistes de part et d'autre.
Mais tous s'accordent à dire que la situation serait beaucoup plus compliquée et difficile, en raison notamment des contraintes internes aux Etats-Unis et en Iran, où les opposants à un accord seront confortés en cas d'échec des discussions de Lausanne.
"A un moment, il faut quand même dire oui ou dire non", a résumé une source occidentale.
"On est dans une situation historique", tous les chefs de la diplomatie des pays négociateurs sont présents, a fait valoir cette source. "On a le sentiment que c'est maintenant que ça doit se faire".
Un avis loin d'être partagé par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui, de Jérusalem, est revenu à la charge lundi contre toute entente avec l'Iran.
"Les pays modérés et responsables de la région, en particulier Israël et beaucoup d'autres Etats, seront les premiers à subir les conséquences de cet accord", a-t-il lancé. Il a également estimé que les négociateurs à Lausanne "fermaient les yeux" sur le soutien apporté par l'Iran aux forces rebelles chiites au Yemen, combattues par une coalition menée par l'Arabie saoudite.
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