Après la nouvelle claque électorale des départementales, le PS et l'exécutif ont l'obligation de rassembler la gauche en vue des régionales et de la présidentielle de 2017 mais les travaux pratiques, qui démarrent lundi avec EELV, s'annoncent laborieux.
Car le Parti socialiste était lundi, après n'avoir conservé que quelque 34 départements (sur les 61 qu'il contrôlait), en pleine remise en cause. Le parti est "à refonder totalement", a estimé Julien Dray, selon lequel après la perte de bastions historiques comme le Nord ou les Bouches-du Rhône, il faut "recommencer tout à zéro".
Signe de l'ampleur de la déroute, dès dimanche soir l'ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, pourtant pas à l'aile gauche du parti, voyait dans ces résultats une "défaite pour la majorité, qui devra en tirer les leçons". Même le parti allié, le MRC de Jean-Pierre Chevènement, évoquait lundi "une défaite majeure pour la gauche", "orpheline des promesses de 2012" et qui est "en péril".
Comme après chaque défaite à un scrutin local depuis 2012, les ténors rejetaient encore la faute sur la division de la gauche. Le chef de file des députés socialistes, Bruno Le Roux, a ainsi regretté que la gauche ait "perdu par bêtise politique, par division factice".
Les "frondeurs", l'aile gauche et les écologistes mis en cause répondent qu'il faut un "contrat de rassemblement" de toute la gauche et un changement de cap.
Une demande de changement de politique qui n'était toujours pas à l'ordre du jour lundi matin. "Avec un cap maintenu, il faut redresser l'économie par la stimulation de l'investissement public ou privé, sujet sur lequel il y aura des annonces dans les prochains jours, et la lutte contre les injustices en valorisant le travail", faisait-on valoir à l'Elysée, en citant notamment "tout ce qui tourne autour de la prime d'activité, qu'il faut mettre en ?uvre rapidement, consolider et muscler".
"On n'est pas idiot, on sait qu'on a pris une fessée et qu'il y a quelques corrections à faire", a admis le secrétaire d'Etat à la Réforme de l'Etat, Thierry Mandon, tout en appelant à "purger ce débat d'une politique plus à gauche".
-'Ligne de faille'-
"Il ne faut pas des inflexions mais des changements de ligne politique", insistait pourtant lundi matin David Cormand, secrétaire national adjoint d'Europe Ecologie-Les Verts qui fait partie de la délégation écologiste reçue lundi après-midi au PS.
Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du PS reçoit à partir de 15H une délégation d'écologistes composée notamment d'Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale, ainsi que des présidents de groupe du Sénat Jean-Vincent Placé et de l'Assemblée nationale Barbara Pompili et François de Rugy. Le président de l'assemblée nationale, Claude Bartolone qui met en avant le maintien de son département la Seine-Saint-Denis à gauche grâce au rassemblement PCF-PS-EELV, sera également présent.
"C'est un premier contact", explique à l'AFP David Cormand, chargé des élections à EELV. "Il faudra faire un point sur les résultats qui ne sont pas uniquement le fruit des divisions mais un rejet très important de la ligne politique incarnée par Manuel Valls". Avant d'envisager la suite, "il faut une concordance sur le constat", estime-t-il. "C'est un échec sans précédent de la gauche de Manuel Valls et il en découle la nécessité d'un changement de cap. Sur ce changement de cap, nous avons des propositions", ajoute-t-il soulignant que "cela va dépendre aussi du Président de la République".
Pour François de Rugy, favorable à un retour des écologistes au gouvernement, les différentes composantes de la gauche doivent dresser la "feuille de route" pour la "dernière ligne droite" du quinquennat de François Hollande pour "retrouver la voie du rassemblement".
Les écologistes doivent aussi rencontrer "dans la semaine" le Parti communiste pour qui "la ligne Hollande/Valls/Macron n'est pas une ligne de vie pour la gauche mais une ligne de faille, de faute et de fuite", selon son porte-parole Olivier Dartigolles. Le PCF comme le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon affirmaient lundi ne pas avoir eu d'invitation du PS.
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