.Après des débuts tonitruants, marqué par un premier album écoulé à 1 million d'exemplaires (dont 400.000 en France) en 2011 suivi de plus de deux ans de concerts, c'est chez elle, à Leefdall, entre Louvain et Bruxelles, que la jeune femme est revenue composer son 2e album, étape souvent délicate après un succès initial.
"Le premier album avait été écrit de façon vraiment spontanée. Pour le deuxième, c'était différent, je devais écrire et livrer quelque chose... Mais finalement, c'est venu assez facilement", raconte à l'AFP Selah Sue, 25 ans, les cheveux relevés dans ce chignon lâche qu'elle affectionne.
"La découverte, c'est que je peux aussi écrire sous la pression, parce que c'est aussi un artisanat", se réjouit la Néerlandophone dans un anglais impeccable.
"J'ai écrit une fois revenue à la maison parce qu'en tournée, je ne pouvais pas composer, je devais faire attention à ma voix et pratiquement me taire quand je n'étais pas sur scène!", souligne Selah Sue, de son vrai nom Sanne Putseys, qui s'est découvert un public en Belgique, en France mais aussi dans des pays plus inattendus comme la Pologne.
Sur scène, la jeune femme adoubée par Prince séduit par sa voix puissante et éraillée digne d'une chanteuse de R'n'B et par une énergie très rock.
Pour cet album, qui sort lundi, elle reste fidèle aux ambiances soul ("Reason", "Alone", "Sadness") mais élargit aussi son horizon à des production plus hip-hop ("Together" avec le rappeur américain Childish Gambino, "Falling Out" et ses rythmiques quasi-techno): un mélange qui la place sur la cartographie musicale quelque part entre la diva britannique Amy Winehouse et l'icône pop-rock américaine Lana Del Rey.
- Une chanson pour 'Daddy' -
"J'ai simplement écouté plus de musique électronique ces dernières années, et beaucoup moins de ragga. Je pense également que je savais mieux comment je souhaitais utiliser ma voix", analyse celle qui démontre son impressionnante maîtrise vocale dans de nouvelles vidéos publiées sur la toile, où elle chante dans une gare parisienne, à l'aéroport de Bruxelles ou dans une rue de Zurich.
"J'ai pris aussi plus le temps pour réfléchir à la façon dont je voulais que ça sonne. J'ai par exemple pu prendre trois jours pour faire des voix sur un seul morceau, avec toutes les harmonies et les choeurs, alors qu'il m'avait fallu trois jours pour faire l'ensemble des voix du premier album", ajoute la chanteuse dont les textes témoignent encore beaucoup du mal-être qu'elle dit ressentir souvent.
"Même si j'ai eu du succès, ça reste difficile. Les gens s'attendaient peut-être à une certaine joie, mais les chansons parlent encore des difficultés de la vie et de la recherche du bonheur", ajoute celle qui, adolescente, rêvait d'être psychologue.
Après sa mère ("Mommy"), la jeune femme dédie par ailleurs cette fois un morceau à son père ("Daddy"), qui est évidemment, dit-elle avec un petit éclat dans ses yeux bleus, son "plus grand fan".
"Quand je reviens de tournée, il a toujours cette réaction typique: "Oh mon bébé, je suis si fier, etc.". Je l'ai enregistré sans qu'il le sache et j'ai mis ça en arrière-fond dans la chanson. Pour moi, c'est un des moments forts du disque", sourit-elle, au sujet des quelques mots paternels en néerlandais à la fin du morceau.
La Belge fête la sortie de son album ce lundi par un concert à l'Olympia, à Paris. Un premier passage en France qui sera suivi par d'autres puisque Selah Sue écumera les festivals: Printemps de Bourges, Nuits de Fourvière ou Francofolies de La Rochelle et en Normandie, le vendredi 22 mai au festival Papillons de nuit, sur la scène Vucain.
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