Les autorités sierra-léonaises ont annoncé dimanche soir la levée du confinement imposé pendant trois jours à toute la population, pour la deuxième fois en six mois, pour couper les chaînes de transmission du virus Ebola qui a fait plus de 3.700 morts dans leur pays.
Le confinement, lancé dans le cadre d'une campagne nationale dite "Zéro Ebola", a pris fin comme prévu à 18H00 (locales et GMT), l'opération "s'est bien passée et nous sommes heureux" du bon accueil fait par la population, a déclaré à l'AFP Obi Sesay, membre de la cellule de crise du Centre national de lutte contre Ebola (Nerc).
Le bilan officiel des trois jours d'isolement devrait être publié mardi, selon le Nerc.
A l'exception des acteurs de la santé - dont 26.000 volontaires - et des forces de sécurité, les quelque six millions de Sierra-Léonais ont été contraints de rester chez eux depuis vendredi 06H00 et jusqu'à ce dimanche 18H00, en vertu de cette mesure d'isolement décidée par le président Ernest Bai Koroma.
Des allègements de restriction ont cependant été observés pour quelques heures vendredi, pour permettre aux musulmans - majoritaires dans le pays - de se rendre à la mosquée pour la grande prière hebdomadaire, ainsi que dimanche, pour permettre aux chrétiens d'aller à l'église pour la fête des Rameaux.
- confinement dans le calme -
Le premier confinement de la population avait été imposé en septembre 2014, pour trois jours.
D'après le Nerc, l'accent a surtout été mis sur quatre zones représentant les foyers actuels de l'épidémie: la région de l'Ouest, abritant Freetown, la capitale, ainsi que les districts de Port Kolo, Bombali et Kambia (nord), près de la frontière avec la Guinée.
Dans la région de l'Ouest, "95% des malades que nous avons découverts à domicile l'ont été dans des maisons en quarantaine mais nous ne les avons pas encore testés pour pouvoir dire combien d'entre eux ont Ebola", a indiqué Obi Sesay, sans préciser le nombre de malades.
L'hôpital Connaught, principal établissement d'accueil de patients d'Ebola à Freetown, a été confronté à un "défi pour la gestion des lits" durant les trois jours de confinement, a affirmé à l'AFP son infirmière en chef, Isatu Kamara, jointe par téléphone.
"On nous a emmené plus de 200 patients souffrant de divers maux, mais jusqu'à présent, nous n'avons eu aucun cas positif d'Ebola parmi eux", a précisé Mme Kamara.
Selon divers témoignages et récits de médias locaux, le confinement s'est généralement déroulé dans le calme mais une équipe sanitaire a été prise à partie samedi par des habitants à Kaffu Bullom, une chefferie dans la zone de Port Loko.
Lors de leur visite de porte-à-porte, les agents de santé y ont découvert dans une maison en quarantaine un garçon de 7 ans qui semblait malade. Les incidents ont éclaté lorsqu'ils ont voulu l'évacuer vers l'hôpital, selon un membre de l'équipe, Dr Festus James, cité par la presse locale.
Les travailleurs de la santé ont été chassés à coups de pierres et d'eau, "nous avons dû fuir la zone", a dit Dr Jones.
A Kambia, des résidents ont quitté leurs domiciles pour se réfugier en brousse le temps du confinement, selon des médias locaux.
Apparue fin décembre 2013 dans le Sud guinéen, l'épidémie actuelle d'Ebola a fait plus de 10.300 morts identifiés sur près de 25.000 cas, pour l'essentiel en Guinée, au Liberia et en Sierra Leone, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) arrêté au 22 mars. De même source, la Sierra Leone a enregistré plus de 3.700 décès sur 11.800 cas.
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