La cinglante défaite de la gauche aux élections départementales de dimanche est principalement à mettre au compte du binôme Hollande-Valls, selon les analyses de la presse lundi.
"Droite : la reconquête", titre en Une Le Figaro. "La droite l'emporte haut la main" écrit La Croix tandis que L'Humanité exige "l'urgence d'un nouveau cap" et que Libération observe que Manuel Valls est "battu mais content".
"La gifle" claque Aujourd'hui en France/Le Parisien alors que Les Echos se demande "comment Hollande prépare l'après-défaite".
"La gauche de gouvernement subit une quatrième et humiliante déroute électorale. Pour le premier ministre, le coup est rude", estime Alexis Brézet dans Le Figaro.
"Avant le premier tour, il avait dit son +angoisse+ de voir la France se +fracasser+ contre le Front national; hier, c?est son parti qui s?est fracassé dans les urnes", ajoute-t-il.
Un avis partagé par Nicolas Beytout dans L'Opinion. "Le chef de l?Etat, son Premier ministre, ses grands féodaux, ses zones d?influence et son parti?: c?est donc toute la cascade, toute l?architecture du pouvoir qui a été frappée par cette défaite électorale", souligne-t-il.
Pour Laurent Joffrin de Libération, la large victoire de la droite et "l'implantation désormais locale du Front national" tiennent "à l?impopularité du gouvernement et à la désunion qui déchire la gauche". Et de poursuivre que "même si elle a été moins cuisante que prévu", la défaite de la gauche "doit faire réfléchir".
"Le premier ministre peut toujours regretter la dispersion de la gauche? il en est un des plus grands communs diviseurs", affirme Patrick Apel-Muller dans L'Humanité, l'accusant de "précipiter le pays dans un cul-de-sac périlleux".
Jean-Marie Montali pour Aujourd'hui en France/Le Parisien estime que "le gouvernement est dans l?impasse, condamné à poursuivre, en attendant on ne sait quel miracle, une politique que les Français viennent de sanctionner".
- 'Le calice jusqu'à la lie' -
"Les responsables de cette débâcle sont le tandem Hollande-Valls", assène Sébastien Lacroix dans L'Union. "Le président parce qu?il a trompé son électorat et une partie de ses troupes (, )le Premier ministre car il s?est trop investi dans la campagne en désignant le FN comme le principal danger".
Selon Jean-Louis Hervois (La Charente Libre), "on a jamais beaucoup d?amis dans la défaite. Valls y trouvera beaucoup d?ennemis, surtout chez lui".
"Battu jusque dans son fief de Tulle, François Hollande boit le calice jusqu?à la lie et son supplice risque de durer jusqu?en 2017", estime Raymond Couraud dans L'Alsace, pour qui le Premier ministre est "de plus en plus condamné à porter et la croix et le crucifié élyséen".
Alain Dusart (L'Est Républicain) se montre particulièrement sévère avec le chef de l'Etat. "En un demi-quinquennat, François Hollande a plus perdu de départements que François Mitterrand au terme de deux septennats?!" écrit-il.
Et Hervé Favre dans La Voix du Nord de constater que "jusqu?à hier soir le couple Hollande-Valls pouvait s?accrocher à sa ligne de défense : on ne change pas une politique qui finira par porter ses fruits".
Avant de poser cette question cruciale : "Peut-on ne pas changer une politique qui perd les élections les unes après les autres ?".
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