La droite a remporté une large victoire au second tour des élections départementales dimanche, en contrôlant désormais environ deux départements sur trois face à une gauche qui enregistre un quatrième revers d'ampleur en un an, selon les premières projections des instituts.
La droite l'emporterait largement avec 65 à 70 départements, contre 27 à 36 pour la gauche, selon les projections d'Ipsos et CSA. Le FN, s'il est un acteur incontournable, pourrait finalement ne contrôler aucun exécutif départemental, la députée frontiste Marion Maréchal-Le Pen admettant vers 21H00 que son parti n'avait pas conquis le Vaucluse.
Jusqu'à présent, la gauche détenait 61 départements et la droite 40.
Selon l'institut Ipsos, la droite menée par l'UMP ravirait à la gauche entre 25 et 30 départements, tandis que le FN en gagnerait entre zéro et un (0 à 2 selon CSA).
Ce scrutin marque une quatrième défaite consécutive de l'exécutif pour un scrutin intermédiaire, après les municipales, européennes, sénatoriales et avant le dernier test pré-présidentielle de 2017, celui des régionales en décembre.
Il ramène la gauche, qui détenait une majorité de départements depuis 2004, à des niveaux proches des scrutins cantonaux de 1992 (23 départements), 1994 (24) voire de 1988 (29).
Au total, la droite remporterait de 1.125 à 1.155 cantons (sur 2.054), contre 746 à 776 à la gauche et 44 à 54 au Front national, selon une projection CSA.
Symbole de la défaite, même si elle était plutôt attendue: la Corrèze, terre d'élection du président Hollande, a basculé à droite. Celle-ci conquiert également le Nord et la Seine-Maritime, autres terres symboliques de la gauche, mais aussi le Doubs, les Pyrénées-Atlantiques, la Drôme et les Côtes-d'Armor.
Quant au Parti communiste, il perd l'Allier, l'un des deux seuls départements qu'il dirigeait avec le Val-de-Marne. La Lozère, en revanche, a basculé à gauche.
Depuis Matignon, Manuel Valls a reconnu dès 20H05 une victoire "incontestable" de la droite républicaine et le "net recul" d'une gauche "trop dispersée".
Le Premier ministre, qui a mené la campagne contre le "danger mortel" du FN, a déploré ses scores "beaucoup trop élevés", y voyant "la marque d'un bouleversement durable de notre paysage politique dont chacun devra tirer les leçons".
- Sarkozy : "désaveu sans appel" -
"Jamais notre famille politique n'avait gagné autant de départements", a déclaré le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, analysant le scrutin comme "un désaveu sans appel" du gouvernement.
Pour son rival en vue de 2017, Alain Juppé, ce résultat est "une victoire de la stratégie d'alliance UMP-UDI-MoDem".
Marine Le Pen s'est quant à elle félicitée d'une "forte augmentation des scores" du Front national dans les départements, "étape cruciale sur le chemin du pouvoir", faute de pouvoir annoncer le gain d'un département.
Elle a dénoncé la "campagne amère" et le "mépris de classe" du Premier ministre dont elle n'a pas demandé la démission car, dit-elle, "les petits politiciens médiocres s'accrochent".
Une des leçons du premier tour des élections départementales dimanche dernier avait été la confirmation d'un avènement du tripartisme en France, avec un FN à un nouveau sommet de 25,2%, dans les talons de l'UMP-UDI (28,7%) et du PS (21,5% aux binômes comptant au moins un socialiste)
Ce deuxième tour sera suivi d'un troisième jeudi, lorsque les conseillers départementaux fraîchement élus désigneront les présidents des départements, un processus épineux là où les majorités sont relatives.
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