La droite a remporté une large victoire au second tour des élections départementales dimanche, en contrôlant désormais environ deux départements sur trois et en infligeant à la gauche une quatrième défaite d'ampleur en un an, selon les premières projections des instituts.
La droite l'emporterait largement avec 64 à 70 départements, contre 27 à 37 pour la gauche, le FN obtenant de 0 à 2 départements au second tour, selon des projections de Ipsos et CSA publiées à 20H00.
Jusqu'à présent, la gauche tenait 61 départements et la droite 40.
Selon l'institut Ipsos, la droite menée par l'UMP ravirait à la gauche entre 24 et 30 départements, tandis que le FN en gagnerait entre zéro et un (0 à 2 selon CSA).
Ce scrutin marque une quatrième défaite consécutive de l'exécutif pour un scrutin intermédiaire, après les municipales, européennes, sénatoriales et avant le dernier test pré-présidentielle de 2017, celui des régionales en décembre.
Symbole de la défaite, même si elle était plutôt attendue: la Corrèze, terre d'élection du président Hollande, a basculé à droite.
Depuis Matignon, Manuel Valls a reconnu dès 20H05 une victoire "incontestable" de la droite républicaine et le "net recul" d'une gauche "trop dispersée.
Le Premier ministre, qui a mené la campagne contre le "danger mortel" du FN, a déploré ses scores "beaucoup trop élevés", y voyant "la marque d'un bouleversement durable de notre paysage politique dont chacun devra tirer les leçons".
"Jamais notre famille politique n'avait gagné autant de départements", a déclaré le président de l'UMP Nicolas Sarkozy, analysant le scrutin comme "un désaveu sans appel" du gouvernement.
Marine Le Pen, qui a voté à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais, département PS visé par le FN, avait dit dimanche ambitionner pour son parti "plusieurs dizaines" d'élus et espérait une "bonne surprise" dans le Pas-de-Calais, l'Aisne, le Gard ou le Vaucluse.
Une des leçons du premier tour des élections départementales dimanche dernier a été la confirmation d'un avènement du tripartisme en France, avec un FN à un nouveau sommet de 25,2%, dans les talons de l'UMP-UDI (28,7%) et du PS (21,5% aux binômes comptant au moins un socialiste)
Ce deuxième tour sera suivi d'un troisième jeudi, lorsque les conseillers départementaux fraîchement élus désigneront les présidents des départements, un processus épineux là où les majorités sont relatives.
Sur un plan national, contrairement aux municipales, où il avait dû se séparer de Jean-Marc Ayrault, François Hollande n'entend pas cette fois-ci tirer de fortes conséquences politiques. "On ne peut pas remanier à chaque défaite", ironise un de ses proches.
Un remaniement, qui ferait entrer au gouvernement écologistes et frondeurs afin de ressouder la gauche en vue des régionales de décembre et de la présidentielle, semble exclu dans l'immédiat. D'autant que le président, convaincu d'une prochaine embellie économique, n'entend pas changer le "cap" de sa politique.
"Notre gouvernement redoublera d'énergie avec comme priorité l'emploi, l'emploi, l'emploi", a promis Manuel Valls.
Les "frondeurs" du PS, qui avaient déjà contraint le Premier ministre à l'emploi du "49.3" à l'Assemblée le mois dernier, ont immédiatement fait entendre leur voix: dans une déclaration signée par le collectif "Vive la gauche", ils appellent à "un contrat de rassemblement" de la gauche.
Outre un changement de couleur politique, le scrutin entraînera une forte vague féminine parmi les élus ce dimanche soir, conséquence de l'instauration de la parité via un système de binômes homme-femme dans les 2.054 nouveaux cantons. Jusqu'à présent, seuls 13,8% des conseillers généraux étaient des femmes.
La mobilisation a été proche du celle du premier tour: le taux de participation à 17H00 s'élevait à 41,94% en métropole, en baisse d'un point par rapport au premier tour (42,98%) mais toujours en nette hausse par rapport au même scrutin il y a quatre ans (36,20%).
Les instituts de sondage prévoyaient un taux d'abstention à la fermeture des bureaux de vote de 50,5 à 51%, soit un peu plus que les 49,83% de la semaine dernière.
Au total, 149 cantons ayant déjà été pourvus, le scrutin n'en concernait plus que 1.905. La droite alignait 1.602 binômes, la gauche 1.334 et le Front national 1.107. Ces binômes s'affrontaient dans 1.614 duels et 278 triangulaires.
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