La participation à midi au second tour des élections départementales s'élevait à 15,63% en métropole, en baisse par rapport au premier tour mais en hausse par rapport au même scrutin il y a quatre ans.
A la même heure dimanche dernier, la participation était de 18,02% et elle était de 13,68% au second tour des cantonales de 2011. Au final, l'abstention s'est élevée au premier tour à 49,83%. Au second tour de 2011, elle avait atteint 55,3%.
Comme au premier tour, ce sont les départements ruraux qui votent le plus. La Haute-Corse est en tête avec une participation de 26,22%, suivie de l'Aude, 24,32%, les Landes, 23,57% et la Dordogne, 23,44%. La région parisienne ferme la marche avec 6,39% en Seine-Saint-Denis et 8,18% dans les Yvelines.
"Je vote toujours. Je trouve que c'est très important, quelles que soient les circonstances. Je suis de la vieille école", a déclaré Philippe, un ancien professeur d'histoire-géo interrogé à la sortie d'un bureau de vote de Strasbourg.
Salima, 26 ans, agent SNCF, attend sur le quai de la gare d'Evry (Essonne). Elle n'a "pas l'habitude de voter" car "la politique, ça ne l'intéresse pas". "Je ne vote que pour la présidentielle. Là, ces élections, on n'en parle qu'au dernier moment".
Les bureaux de vote resteront ouverts jusque 18H00, voire 19H00 dans des villes moyennes et même 20H00 à Bordeaux, Marseille, Nantes, Toulouse et en région parisienne.
Au total, 149 cantons ayant été pourvus dès dimanche dernier, le scrutin n'en concerne plus que 1.905 sur 2.054. La droite aligne 1.602 binômes (homme/femme), la gauche 1.334 et le Front national 1.107. Ces binômes s'affrontent dans 1.614 duels et 278 triangulaires.
L'un des enjeux est de savoir comment les électeurs vont se comporter là où leur candidat du premier tour a été éliminé.
Dimanche dernier, l'alliance UMP-UDI a "fait le trou", totalisant 28,7% des suffrages contre 21,5% aux binômes comptant au moins un socialiste.
Après ce premier tour difficile, la gauche tablait sur un sursaut de ses électeurs pour éviter une débâcle, à savoir la perte de plus de la moitié des 61 départements qu'elle administre.
Non seulement quelque 520 binômes du PS ou soutenus par lui ont été éliminés au premier tour - souvent en raison des divisions de la gauche - mais la droite a viré en tête dans le plus grand nombre de cantons, prenant une option sur la victoire finale.
Après la vague bleue des municipales, la droite ambitionne notamment de conquérir les Bouches-du-Rhône, détenues par le PS depuis plusieurs décennies, l'Isère, les Pyrénées-Orientales, sans compter la très symbolique Corrèze, terre d'élection de François Hollande.
- Le FN vise le Vaucluse -
De son côté, avec 25,2% des voix, le FN ne pouvait certes pas clamer qu'il était le "premier parti de France" mais sa progression de dix points par rapport aux cantonales de 2011 lui a permis de virer en tête dans 43 départements et de confirmer son enracinement sur tout le territoire.
Le FN, qui compte déjà huit élus, peut en espérer plusieurs dizaines d'autres, notamment avec le jeu de triangulaires. Là où elle était devancée par la gauche, l'UMP s'est en effet maintenue dans l'écrasante majorité des cas en vertu de son "ni-ni" (ni FN, ni PS) en dépit de l'indignation de Manuel Valls, accusant Nicolas Sarkozy de "courir derrière le FN" dans un entre-deux tours qui a viré au duel verbal à distance entre les deux hommes.
Le FN peut espérer la victoire dans le Vaucluse, terre élective de Marion Maréchal-Le Pen où le parti d'extrême droite est arrivé en tête dans 11 des 17 cantons. Les ambitions de l'extrême droite se portent également sur l'Aisne, voire le Pas-de-Calais et le Gard.
Dans ces départements notamment, il est possible que ni FN, ni droite, ni gauche n'aient de majorité absolue en sièges, rendant très ouverte l'élection du président du conseil départemental, qui aura lieu jeudi.
Le Parti communiste espère de son côté sauver ses deux derniers départements, Val-de-Marne et Allier, convoités par la droite.
Les conseils départementaux gèrent un budget de 70 milliards d'euros, des aides sociales à l'entretien des routes et des collèges en passant par le développement économique.
François Hollande a voté dans la matinée à Tulle mais sans s'attarder puisqu'il est attendu dans l'après-midi à Tunis pour une marche contre le terrorisme, dix jours après l'attentat contre le musée du Bardo.
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