Emboîtant le pas aux travaillistes, le Premier ministre conservateur britannique, David Cameron, a lui aussi lancé sa campagne pour les législatives du 7 mai avec un discours centré sur le système de santé public NHS, samedi à Manchester.
Son principal concurrent, le leader du Labour, Ed Miliband, avait mis l'accent dès vendredi sur le National Health Service (NHS), confirmant que c'était l'un des thèmes majeurs du scrutin, avec l'économie, l'immigration et l'Europe.
Institution sacrée et cinquième employeur mondial avec 1,7 million de salariés, le NHS est aussi un modèle en crise, avec un trou estimé à 30 milliards de livres (41 milliards d'euros) d'ici à 2020, au sortir d'un hiver particulièrement difficile.
Régulièrement accusé de favoriser une privatisation rampante, David Cameron a tout à craindre du sujet, après la cure d'austérité imposée depuis son arrivée au pouvoir en 2010. Mais le Premier ministre s'est montré offensif samedi en promettant, s'il est réélu, un NHS fonctionnant "vraiment sept jours sur sept" d'ici à 2020.
"Les arrêts cardiaques, les accidents, les bébés n'arrivent pas seulement entre 9 et 17 heures en semaine. La vérité, c'est que vous avez plus de chances de mourir à l'hôpital pendant le week-end, lorsque les ressources manquent et que les décideurs ne sont pas toujours là. Avec un gouvernement conservateur, on aurait un NHS fonctionnant vraiment sept jours sur sept", a-t-il dit lors de son premier grand discours de campagne prononcé sur des terres classées résolument à gauche.
La perspective a aussitôt fait bondir la "British Medical Association". Selon le syndicat des médecins britanniques, le coup de pouce de 2 milliards de livres supplémentaires par an promis par les conservateurs pour le NHS ne suffirait "déjà pas à faire fonctionner les services en l'état".
Pour son secrétaire général, le Dr Mark Porter, le discours de Cameron est donc "au mieux une promesse sans lendemain, au pire une posture politique éhontée".
Le Parti travailliste, qui a promis d'injecter 2,5 milliards de livres supplémentaires dans le NHS tous les ans, a, lui, fait remarquer que David Cameron avait déjà fait la même promesse en 2010.
"David Cameron, a souligné le Labour, doit dire clairement comment il compte financer" le système de soins universel et gratuit.
Pour Andy Burnham, chargé des questions de santé chez les travaillistes, la réponse est toute trouvée: "leurs projets extrêmes en terme de réductions des coûts signifient que les conservateurs ne seront pas en mesure de protéger le NHS".
A 40 jours du scrutin, les partis conservateur et travailliste sont au coude-à-coude dans les sondages. En conclusion de son discours, David Cameron a appelé les Britanniques à choisir entre sa "compétence" et le "chaos" du Labour, une "bande d'hypocrites moralisateurs" et de "socialistes méprisants", selon lui.
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