Neuf corps carbonisés ont été retirés samedi d'un dépôt d'armes à Aden, portant à plus de 70 le nombre de morts en trois jours dans cette ville du sud du Yémen, a annoncé un responsable local qui a dit craindre d'autres victimes.
De puissantes explosions se sont produites samedi après-midi dans un dépôt d'armes, pris d'assaut par des pilleurs, selon des témoins.
"Nous avons retiré jusqu'ici neuf corps carbonisés et il y a, selon nos informations, d'autres cadavres à l'intérieur (du dépôt) auxquels nous n'avons pu avoir accès en raison des explosions", a déclaré à l'AFP le directeur du département de la Santé à Aden, Al-Kheder Lassouar.
Le dépôt, situé dans une cave d'une montagne, dite Jebel Hadid, près du port d'Aden, appartient à l'armée yéménite, mais ses soldats l'ont déserté cette semaine après la fuite de leurs commandants en raison du chaos qui règne à Aden.
Plusieurs personnes étaient dans ou sur le Jebel Hadid au moment des explosions, ont indiqué des témoins, ajoutant que les corps de certains pilleurs gisaient déjà dans le dépôt avant les explosions.
"Il y avait plusieurs cadavres dans la cave. Des pilleurs ont été tués par d'autres qui ne trouvaient pas les armes qu'ils voulaient", a déclaré à l'AFP un habitant.
D'autres ont indiqué que des pilleurs étaient morts asphyxiés par des gaz toxiques émanant de munitions stockées dans la cave. D'autres encore ont été poignardés à mort, selon ces sources.
Il n'a pas été possible de confirmer auprès des autorités ces informations.
En trois jours, indépendamment des victimes des explosions, les affrontements entre groupes rivaux ont fait au moins 61 morts et 203 blessés à Aden, selon un nouveau bilan fourni par M. Lassouar.
Dans un premier temps, il avait fait état d'au moins 54 morts et 187 blessés dans les combats qui opposent depuis jeudi des comités de défense de quartiers aux miliciens chiites Houthis qui ont fait leur apparition dans les rues d'Aden.
La situation s'est détériorée après le départ du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi jeudi pour l'Arabie saoudite. L'étau s'était resserré sur le chef de l'Etat, combattu notamment par les rebelles Houthis liés à l'Iran.
L'Arabie saoudite a pris la tête d'une coalition militaire d'une dizaine de pays arabes, qui a déclenché des raids aériens contre les Houthis et leurs alliés.
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