Une marche silencieuse en soutien aux enfants de l'école de Villefontaine (Isère), victimes présumées de viols par le directeur de l'établissement, aura lieu samedi après-midi, a-t-on appris auprès de la mairie.
Regroupés en collectif depuis la révélation lundi de cette affaire qui a créé l'émoi au sein de cette ville de 18.000 habitants et de la communauté éducative, les parents des écoliers ont décidé d'organiser un rassemblement "sans slogan, ni banderoles, par respect pour les enfants", a souligné à l'AFP Raymond Feyssaguet, le maire de la ville.
"Il n'y aura aucune prise de parole. Les parents d'élèves ont simplement manifesté leur besoin d'exprimer leur colère. C'est cette manière-là qu'ils ont choisie", a-t-il ajouté, confirmant une information de France 3 Alpes.
Le cortège s'élancera dès 15H00 depuis l'esplanade du Vellein, à Villefontaine, située près du théâtre de la ville et à un kilomètre de l'école primaire du Mas de la Raz, où le directeur, père de famille de 45 ans et enseignant, exerçait. La marche s'achèvera au sein de l'école primaire après un parcours d'un peu moins d'un kilomètre à travers la ville.
Le quadragénaire a été mis en examen et écroué mercredi pour "viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, et acquisition et détention d'images pédopornographiques".
Dans une interview accordée vendredi soir au Dauphiné Libéré, l'épouse du directeur "culpabilise" car elle n'a "rien vu".
"Comment n'ai-je ne rien pu voir en 18 années de vie commune? En vivant à ses côtés, en partageant sa vie, j'étais censée être la première à voir que quelque chose n'allait pas, mais je n'ai rien vu. Du coup, je me sens terriblement coupable aussi", a déclaré la mère de famille.
"Ce fut très brutal, pour mes enfants, pour moi. Les enquêteurs m'ont entendue mardi. J'ai alors compris. Je culpabilise car je n'ai rien vu", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur la condamnation de son époux pour recel d'images à caractère pédopornographique en juin 2008 (ndlr: six mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve durant deux ans avec une obligation de soins), elle a répondu qu'elle réalisait "seulement maintenant" qu'il lui avait raconté "des mensonges à l'époque".
"Il m'a alors raconté que ce n'était pas lui qui avait consulté les photos, mais d'autres internautes, en m'assurant que la connexion wifi de la maison n'était pas sécurisée ()", a-t-elle notamment dit.
Jeudi, les parents de 14 élèves de l'école primaire ont signalé de nouveaux faits potentiels aux enquêteurs. Jusqu'alors, neuf plaintes de parents d'élèves, correspondant à deux garçons et sept filles âgés de 6 à 7 ans, tous scolarisés dans la classe de CP du directeur, ont été enregistrées par la justice.
Les ministères de l?Éducation nationale et de la Justice ont demandé vendredi une mission d'inspection pour déterminer comment le directeur a pu continuer à exercer, malgré une précédente condamnation pour des faits similaires.
"Il semblerait que cette condamnation n'ait pas été portée à la connaissance de l'éducation nationale", soulignent les ministres Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira dans leur lettre de demande d'une "inspection conjointe".
Vendredi, un instituteur des Yvelines de 63 ans a été mis en examen à Versailles et écroué. Il est soupçonné de viols et d'agressions sexuelles commis hors du cadre scolaire sur une fillette de son entourage familial dans le Rhône.
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