L'Europe a lancé vendredi deux nouveaux satellites Galileo, sept mois après un raté qui a entraîné un nouveau retard pour cet ambitieux programme concurrent du GPS américain.
Une fusée russe Soyouz emportant le septième (Sat-7) et le huitième (Sat-8) satellites de cette "constellation" prévue pour en compter 30, a été tirée depuis la Guyane française à 21H46 GMT (22H46 heure de Paris, 18H46 heure de Kourou), l'heure prévue.
Le succès de la mission, qui doit durer 3H47, ne sera connu que dans plusieurs heures.
Après le décollage du Centre spatial guyanais (CSG), le vol des trois étages inférieurs de Soyouz a duré neuf minutes. Puis Fregat, le quatrième étage, s'est séparé du reste de la fusée et a allumé son moteur, emportant avec lui les deux satellites fabriqués par la société allemande OHB.
Il doit les placer sur une orbite circulaire à une altitude de 23.522 kilomètres. Sat-7 et Sat-8 descendront ensuite un peu pour se positionner sur leur orbite opérationnelle à 23.222 km.
Décidé au début des années 2000, Galileo vise à rendre l'Europe indépendante du GPS (Global Positioning System) américain, qui rend de multiples services dans les domaines routier, maritime, etc. Mais au fil des ans, le programme a accumulé les retards pour des raisons diverses et les coûts se sont alourdis.
Le 22 août, il a subi un sérieux revers lorsque Fregat a placé sur une mauvaise orbite deux satellites, Sat-5 et Sat-6.
Une commission d'enquête a établi que le problème avait été provoqué par un gel du carburant lié à un "design imprécis" sur des tuyaux d'alimentation de Fregat, selon Arianespace, société chargée d'organiser le tir.
- Pleinement opérationnel en 2020 -
Des actions correctrices ont été effectuées par le fabricant russe de Fregat.
Fin janvier, la Commission européenne, qui finance à 100% Galileo, a fini par donner son feu vert à une reprise des tirs par Soyouz fin mars.
"Ce lancement a une tonalité différente car il vient après une anomalie. Mais au-delà de l'émotion, j'espère qu'il marquera le début de la phase de plein déploiement de Galileo", a déclaré Didier Faivre, directeur du programme Galileo à l'Agence spatiale européenne (ESA), quelques heures avant le tir.
L'ESA se dit "prête" pour un nouvel envoi dans l'espace de satellites Galileo en septembre par une fusée Soyouz.
Le lancement suivant devrait avoir lieu "à la toute fin de l'année ou au début 2016". Cela dépendra notamment de la fusée retenue pour cette date, la Commission européenne ayant déjà acheté plusieurs tirs de Soyouz et d'Ariane 5.
Soyouz peut embarquer deux satellites Galileo. Ariane 5 peut en prendre quatre.
Grâce à une série de manoeuvres, les équipes de l'ESA ont également travaillé à rendre les satellites Sat-5 et Sat-6 opérationnels pour la constellation Galileo.
Il faudra procéder à "une petite adaptation" des stations au sol, qui requerra un investissement de "quelques millions d'euros". Mais "l'ESA est extrêmement confiante dans le fait que ces deux satellites pourront être utilisés pour la constellation", souligne M. Faivre.
Galileo doit à terme compter 30 satellites.
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