L'armée nigériane a annoncé vendredi la reprise de Gwoza, fief de Boko Haram dans le nord-est du pays, une victoire symbolique à la veille d'une présidentielle à haut risque qui s'annonce serrée pour le chef de l'Etat sortant Goodluck Jonathan.
L'armée nigériane se targue désormais d'avoir démantelé le "califat" proclamé par les jihadistes, mais le Tchad, pays clé de l'offensive régionale lancée depuis deux mois contre le groupe armé, donne de la voix pour critiquer le manque de coopération des autorités d'Abuja.
L'élection présidentielle s'annonce comme la plus serrée de l'histoire du pays le plus peuplé d'Afrique (173 millions d'habitants). Le président Jonathan aura pour principal rival l'ancien général Muhammadu Buhari, le champion de l'opposition.
Intialement prévu le 14 février, le scrutin avait été repoussé de six semaines, officiellement en raison de la mobilisation de nombreux militaires contre Boko Haram dans le Nord-Est contre les islamistes.
Le report de la présidentielle avait été vivement critiqué par l'opposition, qui y a vu un moyen pour M. Jonathan de chercher à gagner des voix en reprenant du terrain sur Boko Haram.
L'insurrection, qui a fait plus de 13.000 morts depuis 2009, a été au coeur de la campagne électorale: le président sortant a essuyé une pluie de critiques pour n'avoir pas agi efficacement contre les islamistes jusque récemment.
Dans ce contexte, la reprise annoncée de Gwoza tombe à point nommé.
- 'QG du soi-disant califat' -
"L'armée a capturé Gwoza ce (vendredi) matin, détruisant le quartier général du soi-disant califat des terroristes", a affirmé le ministère de la Défense sur son compte Twitter.
C'est depuis Gwoza, prise par les insurgés en juin 2014, que le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, a proclamé en août un "califat" dans les zones passées sous son contrôle dans le nord-est du pays.
Des rumeurs ont couru selon lesquelles les quelque 200 lycéennes enlevées en avril 2014 dans la ville de Chibok se trouvaient à Gwoza.
Le porte-parole de l'armée nigériane, Chris Olukolade, a précisé que des opérations de recherche de grande envergure avaient été lancées "afin de localiser tout otage qui aurait pu être détenu" à Gwoza, sans plus de détails.
A Gwoza, "nous n'avons vu aucune trace des filles de Chibok", a raconté à l'AFP Usman Ali, un fermier de 35 ans.
Enrôlé de force dans les rangs islamistes avant de parvenir à s'enfuir, il a affirmé qu'Abubakar Shekau avait lui-même ordonné à ses hommes de "tuer toutes les femmes" restées à Gwoza.
"Certaines étaient enceintes", selon un autre habitant, Haruna Abubakar, qui a rapporté le témoignage de sa tante sur le massacre.
Selon le porte-parole militaire, "l'armée a été capable de reprendre l'ensemble des enclaves et des cachettes où les terroristes rôdaient" dans le Nord-Est.
- Idriss Déby mécontent -
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