La France pourrait marquer des points à Bruxelles après l'annonce de déficits moins élevés que prévu pour 2014 et 2015, mais elle n'a pas réussi jusqu'ici à contenir la dette publique.
Le pays a enregistré l'an dernier un déficit public équivalent à 4,0% de son produit intérieur brut (PIB), après 4,1% en 2013, et là où le gouvernement tablait initialement sur 4,4%, selon les comptes nationaux dévoilés jeudi par l'Insee.
Et ce malgré une croissance hésitante, qui a atteint 0,4% l'an dernier, comme l'a confirmé l'Institut national de la statistique et des études économiques.
La performance budgétaire, meilleure que prévu dans l'ensemble l'an dernier, "a ouvert la perspective d'une révision à la baisse du déficit public en 2015, aux alentours de 3,8% du PIB", au lieu de 4,1% comme prévu jusqu'ici, a indiqué le ministre des Finances Michel Sapin dans un communiqué.
- Investissements locaux en berne -
L'Insee a précisé dans son communiqué que cette "légère réduction du besoin de financement des administrations publiques" s'expliquait "essentiellement" par un recul des investissements publics locaux.
Ces investissements, traditionnellement en baisse après les scrutins municipaux, ont diminué de quelque 5 milliards d'euros.
La France a aussi bénéficié de la très faible inflation et des largesses des marchés, qui ont envoyé par le fond les taux d'intérêt de plusieurs pays, permettant de réduire la charge des intérêts de la dette, l'un des premiers postes de dépenses du pays, de 1,7%.
L'Insee a indiqué que la dépense publique totale avait augmenté de 1,6% en 2014. C'est son rythme "le plus bas depuis 1998", a tenu à préciser le ministère des Finances. Elle a atteint 57,2% du PIB.
Les prélèvements obligatoires, en pourcentage du PIB, sont restés stables à 44,7%.
Cette légère embellie budgétaire devrait permettre à Paris de tenir assez confortablement la promesse faite à ses partenaires européens: un déficit de 4,0% du PIB cette année, devant baisser sous 3% en 2017.
- La dette s'accumule -
"Le gouvernement est pleinement confiant dans sa capacité à ramener le déficit public sous 3% d?ici 2017", a encore fait savoir M. Sapin.
La Commission européenne, qui a qualifié jeudi d' "encourageant" l'effort budgétaire en France, a accordé un délai de deux ans pour parvenir à ce chiffre de 3%. Bruxelles et Paris continuent toutefois à négocier sur le détail des économies et des réformes promises par la France.
L'opposition a vivement critiqué ces annonces, l'ex-Premier ministre François Fillon jugeant "fantaisiste" l'objectif de 3,8% en 2015, et son collègue UMP Eric Woerth pointant une performance budgétaire "d'une grande médiocrité".
Les annonces de jeudi devraient malgré tout "apaiser les tensions avec la Commission et nos partenaires européens, même si certains pourraient penser que le gouvernement français avait délibérément noirci le tableau" en adoptant des prévisions pessimistes, a commenté Dominique Barbet, économiste de BNP Paribas, dans une note.
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