Un mois et demi après leur dernière rencontre, les partenaires sociaux du secteur du transport routier ont repris jeudi les négociations salariales, jalonnées depuis décembre par des actions de protestation sur le terrain.
Les retrouvailles se sont faites peu après 9H30 au siège de l'administration du Travail d'Ile-de-France à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), sous le regard de plusieurs dizaines de militants venus avec drapeaux, sifflets et gilets jaunes.
"Toujours aussi combatif", le leader de la CGT Transports Jérôme Vérité a assuré avant la séance que son syndicat "ne lâchera pas sur la +smicardisation+ du secteur".
Les grilles salariales dans le transport routier de marchandises (près de 330.000 salariés fin 2013) sont bloquées depuis 2012. Depuis, la totalité des minima conventionnels à l'embauche est passée, à l'exception d'un seul, sous le salaire minimum (9,61 euros en 2015).
Le 9 février, les syndicats avaient rejeté en bloc les propositions patronales (réduction de la carence maladie, meilleure prise en charge de la mutuelle obligatoire, hausse des indemnités de déplacement), faute de revalorisation salariale suffisante à leurs yeux.
Le patronat était prêt à consentir une augmentation de 2% pour les plus bas salaires, loin des 5% réclamés pour tous les salariés par le camp adverse. Depuis, les syndicats ont revu leurs prétentions à la baisse.
- 'Manque de considération' -
Mais ce sont encore "des chiffres inatteignables" selon la fédération patronale FNTR, a affirmé avant la reprise des négociations Nicolas Paulissen, son délégué général. Son organisation va apporter "quelques précisions", notamment sur "la réforme de la protection sociale et la rénovation des classifications métiers", qu'elle souhaite. Mais elle "ne fera pas de propositions nouvelles" sur les salaires.
L'OTRE, qui représente les PME, a fait part de son côté de sa "volonté de continuer à négocier" avec "de nouvelles propositions", selon son secrétaire national adjoint, Jean-Marc Rivera. Cependant, il estime que les demandes des syndicats, "même si elles sont à la baisse, restent extrêmement élevées et inaccessibles pour nos entreprises".
Avant d'entamer une nouvelle séance de négociations, la CFDT Transports (majoritaire) voulait pour sa part accorder une dernière chance au dialogue social, sans pour autant présager de l'issue des discussions.
"J'y vais confiant parce que je crois à la négociation", avait assuré son responsable, Thierry Cordier. Mais "il ne faut pas qu'on la fasse traîner 40 heures ou 40 jours" si ça n'avance pas, a-t-il ajouté.
La négociation "peut se finir très vite" si les patrons "ne viennent pas sur nos propositions", a prévenu Thierry Douine (CFTC), lequel s'étonne de l'absence des présidents des organisations patronales lors des discussions. "Encore un manque de considération", dit-il à l'AFP.
Dans tous les cas, les syndicats, qui ont mené plusieurs actions depuis janvier pour peser sur les négociations (opérations escargot, barrages filtrants, blocages), se tourneront vers leurs adhérents avant de signer ou pas un accord.
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