Suicide ? Attentat ? Les questions redoublaient jeudi après la révélation qu'un des deux pilotes s'était retrouvé dans l'impossibilité, après en être sorti, de regagner le cockpit de l'Airbus A320 de Germanwings qui s'est écrasé mardi dans les Alpes françaises tuant 150 personnes.
Alors que l'enquête se focalise sur la personnalité des deux pilotes de la compagnie allemande, des familles étaient attendues dans la journée près du lieu du crash où des corps ont commencé à être récupérés.
Selon une source proche de l'enquête, les enregistrements des voix et sons du cockpit figurant sur la boîte noire retrouvée mardi montrent qu'après un début de vol habituel, l'un des deux pilotes a quitté le cockpit et a été dans l'impossibilité d'y retourner pendant la descente vertigineuse de l'appareil vers les montagnes, qui a duré huit minutes.
"Au début du vol, on entend l'équipage parler normalement, puis on entend le bruit d'un des sièges qui recule, une porte qui s'ouvre et se referme, des bruits indiquant qu'on retape à la porte et il n'y a plus de conversation à ce moment-là jusqu'au crash", a indiqué cette source s'exprimant sous couvert d'anonymat.
Les deux pilotes s'exprimaient en allemand. Et, à la fin du vol, les alarmes indiquant la proximité du sol retentissent, selon la même source qui n'était pas en mesure de dire si c'était le commandant de bord ou le copilote qui avait quitté la cabine de pilotage.
Alors que très peu d'informations ont filtré depuis la catastrophe aérienne sur la personnalité des deux pilotes, le groupe Lufthansa, maison-mère de Germanwings, a indiqué à l'AFP que le copilote avait été engagé "en septembre 2013" et comptait 630 heures de vol.
- Aucune piste écartée 'à ce stade' -
Si l'identité de plusieurs victimes parmi les 150 morts originaires d'une vingtaine de pays a été révélée depuis mardi, celle des deux pilotes est restée secrète. La nationalité du copilote n'est pas connue, selon une source proche de l'enquête.
Le procureur de Marseille, Brice Robin, en charge de l'enquête judiciaire sur le crash, doit donner une conférence de presse à 12H30 (11H30 GMT) à l'aéroport de Marignane, près de Marseille.
Ces derniers jours, les autorités françaises avaient indiqué que toutes les hypothèses sur les raisons du crash étaient sur la table, mais que la piste terroriste n'était "pas privilégiée".
Sur l'explication du drame, "à ce stade, on ne ferme aucune hypothèse", avait indiqué mercredi Rémi Jouty, le directeur du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), spécialisé dans les accidents d'aéronefs.
L'avion n'a pas explosé en vol et a "volé jusqu'au bout" avant de se désintégrer en milliers de morceaux contre la montagne, a précisé Rémi Jouty.
"Si les pilotes n'ont pas empêché l'avion d'aller s'écraser contre les montagnes, c'est que soit ils étaient inconscients ou morts, soit ils ont décidé de mourir, soit on les a obligés à mourir", avait alors résumé un expert.
- Hélitreuillage des victimes -
Les premiers restes des 150 victimes du crash ont été hélitreuillés mercredi par les équipes de secours sur le lieu du drame, près de Digne (sud-est).
Jeudi, les opérations de récupération des corps et de recherche de la deuxième boîte noire contenant les données du vol "ont repris", selon la gendarmerie. Des médecins légistes, accompagnés de gendarmes spécialisés en montagne, ont été à nouveau hélitreuillés sur le site du crash.
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