Les combats ont fait 40 morts mercredi à l'entrée d'Idleb, grande ville du nord-ouest de la Syrie sous contrôle du régime et contre laquelle la branche syrienne d'Al-Qaïda a lancé une vaste offensive, a rapporté une ONG.
Idleb est le chef-lieu de la province éponyme, frontalière de la Turquie et en majorité sous contrôle du Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie. Si la ville est capturée, elle serait la deuxième capitale provinciale, après Raqa (est), à échapper aux mains du régime syrien en guerre contre les rebelles depuis plus de quatre ans.
"Les combats font rage à l'entrée est et aux environs de la ville, dont des secteurs sont bombardés par Al-Nosra et ses alliés islamistes", regroupés au sein d'une nouvelle coalition sous le nom de "L'Armée de la Conquête", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Selon lui, les combats et bombardements ont fait mercredi au moins 20 morts parmi les soldats et 20 parmi les combattants islamistes.
Le Front al-Nosra a pour sa part diffusé sur Twitter une vidéo montrant "les moujahidine au début des accrochages à l'entrée nord d'Idleb", sur laquelle on peut entendre des coups de feu intenses et voir un combattant tirant des obus.
Selon l'OSDH, le groupe islamiste "Ahrar al-Cham", membre de la nouvelle coalition rebelle, a repris quatre points de contrôle dans la périphérie d'Idleb". L'ONG a fait état en outre d'un "attentat à la voiture piégée aux abords de la ville".
Le numéro deux du groupe "Ahrar al-Cham", le Syrien Youssef Qotb, a été tué dans les combats, ont indiqué son mouvement et l'OSDH.
Mardi, au moins deux attentats suicide à la voiture piégée avaient été menés contre des points de contrôle des troupes loyalistes aux abords de la ville, déclenchant l'offensive.
Le quotidien privé et proche du pouvoir, al-Watan, a indiqué que l'armée avait "anéanti les terroristes d'Al-Nosra et leurs alliés aux portes d'Idleb" après avoir fait "face à une violente attaque".
L'armée est appuyée par les Forces de la défense nationale (milice pro-régime), les comités populaires (formés d'habitants), a indiqué à l'AFP le gouverneur d'Idleb, Kheireddine al-Sayyed. "Ils ne pourront pas avancer d'un pouce à l'intérieur de la ville".
D'après lui, "il n'y a pas de plan d'évacuation car il est exclu pour les habitants de quitter leur ville. Ce sont eux qui participent à sa défense".
Le gouverneur a précisé que la ville, qui comptait "200.000 habitants" avant le conflit avant de voir des flots de déplacés s'y installer, "n'était pas assiégée" et que "les gens peuvent entrer et sortir".
En novembre, Al-Nosra avait chassé plusieurs groupes rebelles de la province. A l'instar de son rival jihadiste le groupe Etat islamique (EI), qui a proclamé son "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, le Front entend fonder un "émirat" dans le nord de la Syrie selon des analystes.
Quant au régime, il ne lui reste dans la province que les villes d'Idleb, Jisr al-Choughour et Ariha, plusieurs localités, l'aéroport militaire d'Abou Douhour et cinq bases militaires.
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