La visite devait marquer le renouveau de la monarchie espagnole et célébrer l'excellence de la relation entre Paris et Madrid mais à peine arrivé à Paris, le roi d'Espagne Felipe VI a annoncé qu'il y renonçait après la tragédie du crash d'un appareil de Germanwings.
L'avion, qui avait décollé de Barcelone à destination de Dusseldorf s'est écrasé près de Barcelonnette (Alpes-de-Haute-Provence) avec à bord de nombreux Espagnols, Allemands mais aussi des Turcs parmi ses quelque 150 passagers et membres d'équipage.
"Suite à des conversations que nous avons menées entre le président François Hollande et le chef du gouvernement (espagnol Mariano) Rajoy, nous avons décidé d'annuler ce voyage", a déclaré le souverain sur le perron du palais présidentiel français.
"C'est une décision que nous avons prise à l'instant", a-t-il ajouté aux côtés de son épouse Letizia et du président Hollande, avec lequel il venait de s'entretenir pendant près d'une heure et demie à l'Elysée.
Le souverain espagnol ne devait toutefois pas quitter immédiatement Paris. "Avec le roi d?Espagne, nous iront à 15H30 au ministère de l?Intérieur et le Premier ministre Valls nous recevra pour faire le point des secours et des analyses sur les circonstances de la tragédie", a indiqué François Hollande.
Felipe VI avait été officiellement accueilli mardi à midi aux Invalides par Manuel Valls pour cette première visite d'Etat en France, qui devait initialement se prolonger pendant trois jours.
Puis escorté par la Garde républicaine à cheval, le couple royal avait franchi la Seine pour rejoindre l'Elysée où, le visage grave, il avait remonté le tapis rouge, accueilli au pied du perron par François Hollande.
Tous trois se sont alors un peu attardés avant de rejoindre les salons de l'Elysée. En substance, a-t-on appris auprès de l'entourage du président Hollande, celui-ci s'est alors dit bouleversé, précisant que la zone du crash était difficile d'accès et qu'il n'y avait sans doute pas de survivants.
L'été dernier, François Hollande avait déjà dû reporter in extremis une tournée dans l'océan Indien après le crash d'un appareil d'Air Algérie au Mali dans lequel 54 Français avaient péri.
- Discours à l'Assemblée -
La visite du roi d'Espagne, avec tous les fastes de la République, devait être marquée initialement par l'inauguration de l'exposition Velazquez au Grand Palais et un discours mercredi devant l'Assemblée nationale.
Intronisé en juin 2014 après l'abdication de son père Juan Carlos, dont la fin de règne avait été ternie par une série de scandales, Felipe VI s'était déjà rendu brièvement en France le 22 juillet, déjeunant déjà à l'Elysée.
Selon le programme prévu initialement, le couple royal espagnol devait inaugurer dans l'après-midi l'exposition "Velazquez et le triomphe de la peinture espagnole" au Grand Palais, en compagnie du chef de l'Etat.
Cette visite devait être l'occasion de célébrer "la vitalité des liens culturels et artistiques entre la France et l'Espagne", selon l'entourage du président de la République.
La journée de mardi devait se conclure aussi sur un dîner d'Etat à l'Elysée. Mais le point d'orgue de cette visite devait être le discours que le roi d'Espagne devait prononcer en français devant l'Assemblée nationale mercredi après-midi, 22 ans après celui de son père. Juan Carlos avait été le premier souverain étranger à s'exprimer devant la représentation nationale le 7 octobre 1993, encore auréolé de sa résistance au coup d'Etat militaire du 23 février 1981.
Mercredi également, le roi et la reine devaient être reçus à l'Hôtel de Ville par le maire de Paris, Anne Hidalgo - d'origine espagnole tout comme M. Valls - avec laquelle ils comptaient inaugurer un jardin en l'honneur "des combattants de la Nueve", ces Républicains espagnols qui participèrent à la Libération de la capitale au sein de la célèbre 2e division blindée.
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