Le polémiste Dieudonné, poursuivi pour injure à l'encontre de Manuel Valls, qu'il avait notamment qualifié de "Mussolini moitié trisomique", a été relaxé mardi par le tribunal correctionnel de Paris.
Le tribunal a estimé que cette expression, utilisée par Dieudonné fin août 2013, alors que Manuel Valls était ministre de l'Intérieur, se référait à un fait précis et n'entrait donc pas dans le cadre du texte de loi définissant l'injure publique.
Pour la plupart du reste des propos poursuivis, les juges ont estimé qu'ils s'inscrivaient dans le cadre d'une "polémique politique", dans le contexte d'un débat sur l'interdiction des spectacles de Dieudonné. En janvier 2014, les représentations du spectacle "Le Mur" ont été interdites.
"Que l'on apprécie ou non le ton de l'auteur, son propos est l'expression d'une opinion politique, visant un personnage public, dont les choix amènent tant à solliciter les suffrages qu'à se soumettre à la critique", ont estimé les juges.
A l'audience le 24 mars, le parquet avait requis 4.000 euros d'amende.
Dans la vidéo, l'humoriste controversé, condamné à plusieurs reprises pour des provocations antisémites, avait aussi qualifié Manuel Valls de "brèle", "de petit soldat israélien veule et docile".
Le Premier ministre a demandé un euro de dommages et intérêts. "Bien au-delà de lui-même, c'est de la dignité du débat démocratique dont il est question", avait plaidé son avocat, Me Richard Malka.
Plaidant la relaxe, l'avocat de Dieudonné, Me Sanjay Mirabeau, avait quant à lui souligné que les propos de son client s'inscrivaient dans un "antagonisme entre un membre du gouvernement et un particulier".
Le semaine dernière, Dieudonné a été condamné à 22.500 euros d'amende, sous peine d'emprisonnement si elle n'est pas acquittée en totalité, pour des propos antisémites visant notamment le journaliste Patrick Cohen. Il a également été condamné à deux mois de prison avec sursis pour apologie d'actes de terrorisme, pour son message "Je me sens Charlie Coulibaly".
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