Le roi d'Espagne Felipe VI a été accueilli mardi à midi pour sa première visite d'Etat en France, endeuillée par la tragédie du crash dans le sud de la France d'un avion de la compagnie Germanwings qui avait décollé de Barcelone à destination de Dusseldorf avec 148 personnes à bord.
Accompagné de son épouse Letizia, Felipe VI, âgé de 47 ans, a été reçu officiellement aux Invalides à midi par le Premier ministre Manuel Valls, acclamé par quelques compatriotes.
Puis escorté par la Garde républicaine à cheval, le couple royal a ensuite rejoint l'Elysée où, le visage grave, il a remonté le tapis rouge, accueilli au pied du perron par François Hollande.
Tous trois se sont alors un peu attardé avant de rejoindre les salons de l'Elysée. En substance, a-t-on appris auprès de l'entourage du président français, celui-ci s'est dit alors bouleversé, précisant que la zone du crash était difficile d'accès et qu'il n'y avait sans doute pas de survivant.
Cette visite, avec tous les fastes de la République, devait être marquée initialement par l'inauguration de l'exposition Velazquez au Grand Palais et un discours mercredi devant l'Assemblée nationale.
Intronisé en juin 2014 après l'abdication de son père Juan Carlos, dont la fin de règne avait été ternie par une série de scandales, Felipe VI effectue ainsi sa première visite d'Etat en France, où il s'était rendu brièvement le 22 juillet, déjeunant déjà à l'Elysée. Elle devait se prolonger pendant trois jours.
- 'Toujours plus loin' -
Selon le programme prévu initialement, après un entretien avec François Hollande à 12H30 et un échange de décorations, le couple royal espagnol devait inaugurer l'exposition "Velazquez et le triomphe de la peinture espagnole", non loin de là au Grand Palais, toujours en compagnie du président français.
Cette visite devait être l'occasion de célébrer "la vitalité des liens culturels et artistiques entre la France et l'Espagne", selon l'entourage du président de la République.
La journée de mardi doit se conclure aussi sur un dîner d'Etat à l'Elysée. Mais le point d'orgue de cette visite pourrait être le discours que le roi d'Espagne doit prononcer en français devant l'Assemblée nationale mercredi après-midi, 22 ans après celui de son père. Juan Carlos avait été le premier souverain étranger à s'exprimer devant la représentation nationale le 7 octobre 1993, encore auréolé de sa résistance au coup d'Etat militaire du 23 février 1981.
Mercredi également, le roi et la reine doivent être reçus à l?Hôtel de Ville par le maire de Paris, Anne Hidalgo - d'origine espagnole tout comme M. Valls - avec laquelle ils inaugureront un jardin en l'honneur "des combattants de la Nueve", ces Républicains espagnols qui participèrent à la Libération de la capitale au sein de la célèbre 2e division blindée.
Alors que l'Espagne est l'un des tout premiers partenaires commerciaux de la France, la visite royale comportera également un volet économique, avec en particulier la participation du roi jeudi à un forum d'entreprises à l'OCDE.
Selon le ministère espagnol des Affaires étrangères, la France est le deuxième client et le premier fournisseur de l'Espagne. Plus de 460 entreprises françaises sont établies en Espagne employant directement 280.000 personnes, tandis que 500 entreprises espagnoles sont installées dans l'Hexagone avec à la clé 70.000 emplois directs.
"La relation bilatérale est excellente dans tous les domaines", se félicite-t-on à Paris, en reprenant la devise espagnole "plus ultra" ("toujours plus loin").
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