Le directeur d'une école primaire à Villefontaine (Isère) était en garde à vue mardi, soupçonné de viols sur mineurs, jetant la consternation auprès des parents et des enseignants, qui ont découvert qu'il avait été condamné en 2008 pour pédopornographie, ce que l'inspection d'académie ignorait.
"Il n'y avait rien dans son dossier concernant cette condamnation, on l'a découvert hier"(lundi, ndlr), a déclaré à l'AFP l'inspectrice d'académie de l'Isère, Dominique Fis, qui s'est rendue dans la matinée à l'école primaire du Mas de la Ras.
La ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem a annoncé, dans un communiqué mardi, l'ouverture d'une enquête administrative, "afin de faire toute la lumière sur cette affaire et sans préjudice de l'enquête judiciaire placée sous l?autorité du Parquet". Elle a été confiée à l'inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche".
"On a rencontré quelques parents, ils sont sous le choc, tout comme l'équipe enseignante", a poursuivi Mme Fis.
Ce père de famille de 45 ans avait été interpellé lundi matin par les gendarmes, alertés par deux parents d'élèves qui ont saisi la justice en fin de semaine dernière après les déclarations de deux fillettes de six ans et demi.
Le parquet de Vienne a prolongé sa garde à vue lundi soir et il pourrait être déféré dans la soirée de mardi devant un juge d'instruction.
On le soupçonne d'avoir imposé "par surprise" des fellations à au moins deux de ses élèves dans le cadre de ce qu'il appelait "un atelier du goût" durant lequel les enfants, les yeux bandés, devaient identifier des "choses" que l'enseignant leur faisait goûter. Des faits qui se seraient produits entre décembre et mars 2015, au fond d'une salle de classe, derrière un paravent.
- 'Il nie les faits' -
L'enquête confiée à la brigade de recherche de Bourgoin-Jallieu devra notamment déterminer s'il y a d'autres victimes.
Or, le suspect, qui nie les faits, avait déjà été condamné en 2008 pour recel d'images à caractère pédopornographique, à six mois de prison avec sursis, avec obligation de soins et mise à l'épreuve. Toutefois, aucune interdiction d'exercer un travail avec les enfants n'avait alors été prononcée par le juge des libertés et de la détention.
L'inspectrice d'académie a par ailleurs dit ignorer si le directeur était inscrit au fichier judiciaire des auteurs d'infractions sexuelles (FIJAIS). "On n'a pas eu d'informations sur ce fichage" le concernant, a-t-elle dit.
"Il y a quelques personnes habilitées à accéder à ce fichier" dans nos services, "c'est un contrôle pour les premières embauches et les stagiaires", "mais après il n'y a pas de procédure systématique" en cours de carrière, a-t-elle ajouté.
Le directeur, qui exerçait auparavant dans une école de La Tour-du-Pin (Isère), avait pris ses fonctions à la rentrée 2014 dans cette petite école de quartier de Villefontaine, comprenant six classes élémentaires. Il enseignait dans une classe de cours préparatoire.
"Il était arrivé dans l'académie de Grenoble le 1er septembre 2008, mais il n'avait pas exercé entre 2008 et 2011 car il était en congé maladie après avoir perdu un enfant", a expliqué Mme Fis qui a pris à son encontre un arrêté de suspension et nommé un nouveau directeur.
Une cellule psychologique a été mise en place pour les élèves, leurs parents et le personnel de l'Education nationale et une réunion est organisée en fin d'après-midi "pour répondre aux questions des parents", a-t-elle dit.
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