Manuel Valls a appelé la droite et le centre à refuser le "ni-ni", et au "rassemblement de toute la gauche", déjà éliminée dans un quart des cantons, pour sauver les meubles au second tour des élections départementales face à une droite largement en tête et un FN à 25%.
Le Premier ministre est reparti en campagne dès lundi en se rendant en Seine-Saint-Denis, bastion historique de la gauche où le second tour des départementales annonce un duel serré dimanche prochain.
"J'en appelle encore une fois à la droite républicaine, aux personnalités de la droite et du centre pour qu'elles sortent de ce ni-ni mortifère. Nicolas Sarkozy commet une faute politique et morale majeure () Nous nous appelons à faire barrage partout au Front national" dans les cas de duels FN-UMP, a déclaré M. Valls à Noisy-le-Grand.
Nicolas Sarkozy, qui enregistre un premier succès personnel depuis son retour à la présidence de l'UMP, avait renouvelé dimanche la consigne "ni FN, ni PS" dans les cantons où la droite est éliminée.
Le matin sur RTL, le chef du gouvernement avait aussi lancé un nouvel appel "au rassemblement de toute la gauche" pour le second tour, en déplorant que cette dernière ait été "trop dispersée, trop divisée au premier tour".
Cette division est responsable de l'élimination des binômes de gauche dans quelque 256 cantons, sur les 524 dans lesquels la gauche a été éliminée dès le premier tour (soit un quart), a affirmé Christophe Borgel, responsable des élections au Parti socialiste.
Le Premier ministre a exclu tout changement de ligne politique. "Il faut poursuivre une politique qui va donner des résultats", quelle que soit la configuration du second tour dimanche, a-t-il dit, en assurant qu'il resterait "à la tête du gouvernement".
S'ils prétendent avoir "mieux résisté qu'attendu", les socialistes enregistrent toutefois une nouvelle déroute, en arrivant en troisième position avec un peu plus de 21% des voix, selon le ministère de l'Intérieur, derrière le FN (25,25 %) et l'UMP alliée au centre (29,4%), selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.
Le Front de gauche obtient 6,09% et Europe Écologie-Les Verts 2,03%, selon cette source, mais ces partis ont affirmé être respectivement à 11% et 9,7%, dénonçant la nomenclature du ministère de l'Intérieur. Le Front de gauche a accusé le gouvernement d'avoir "manipulé les étiquettes" électorales pour amoindrir son score alors qu'il était l'allié principal d'EELV pour ce scrutin.
- Le FN acteur incontournable -
Au plan national, au vu des résultats publiés par le ministère de l'Intérieur et selon le PS, la gauche devrait conserver une vingtaine de départements sur les 61 qu'elle détenait. La perte de 40 départements serait le pire des scénarios envisagés par l'exécutif. Le bastion socialiste du Nord est déjà perdu. De même pour la Seine-et-Marne
La droite ou le centre-droit, bien placés pour conserver ses bastions, pourrait ravir à la gauche au minimum une quinzaine de départements, avec dans le viseur: les Pyrénées-Atlantiques, le Territoire de Belfort, le Jura, le Doubs, l'Indre-et-Loir et le Cher, le Lot-et-Garonne, les Vosges, l'Eure, l'Ain pourraient basculer à droite ou au centre-droit.
Le président de l'UMP Nicolas Sarkozy et son homologue de l'UDI Jean-Christophe Lagarde, qui se sont rencontrés lundi au siège de l'UDI, ont affiché leur alliance, malgré leurs divergences sur l'attitude à adopter face à FN.
Alain Juppé, rival de Nicolas Sarkozy a assuré "respecter" la position donnée par M. Sarkozy à ce sujet, même si sa "priorité" demeure de "faire barrage au FN", a rappelé l'ancien Premier ministre, qui voit dans le succès des listes d'union UMP-UDI la validation de sa stratégie pour 2017.
Même s'il n'est pas arrivé premier dimanche au niveau national, le Front National, présent dans près de 3 cantons sur 5 restants, dont plus de 770 duels, s'impose pour sa part comme l'acteur incontournable du second tour, Marine Le Pen voyant comme "hypothèse crédible" une victoire dans le Vaucluse et l'Aisne.
En recueillant plus de 4,9 millions de voix, soit 25,25% le FN affirme avoir réalisé le meilleur score de son histoire en pourcentage, en augmentant légèrement sa marque des européennes (24,86%). Loin, encore, des 6,4 millions d'électeurs de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2012, quand la participation avait frôlé les 80% (près de 50% dimanche).
Le parti de Marine Le Pen "continue sa progression", a reconnu Manuel Valls.
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