Les belligérants au Yémen, où le conflit s'est durci, continuaient lundi de mobiliser leurs troupes en dépit d'un appel du Conseil de sécurité de l'ONU à reconnaître la "légitimité" du président et à préserver "l'unité" du pays.
La milice chiite des Houthis a acheminé de nouveaux renforts vers le sud, avec comme objectif la ville d'Aden où est retranché le président Abd Rabbo Mansour Hadi. Sa progression se heurte à la résistance de tribus qui lui sont hostiles, selon des sources sécuritaires.
A Taëz (sud-ouest), troisième ville du pays, des milliers de personnes ont encore manifesté lundi autour d'un camp des forces spéciales pour réclamer le départ des commandants de ces unités proches des Houthis, ont indiqué des protestataires.
La veille, un manifestant avait été tué et cinq blessés quand des miliciens chiites avaient tiré à balles réelles sur des personnes mobilisées pour empêcher les Houthis de prendre le contrôle de leur ville après avoir conquis son aéroport et la base militaire attenante, selon des sources concordantes.
Les Houthis, proches de l'Iran chiite et qui contrôlent la capitale Sanaa et le nord du Yémen, bénéficient de puissants relais au sein de l'armée parmi les fidèles de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir de 1978 à 2012.
M. Saleh a fait cause commune avec les Houthis aux dépens du président Hadi qui, lui, est soutenu par les monarchies sunnites du Golfe, dont l'Arabie saoudite.
Dimanche soir, à l'issue d'une réunion d'urgence, les quinze pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont réaffirmé leur soutien à M. Hadi et la nécessité de préserver "l'unité" du Yémen.
Le Conseil a aussi appelé "tous les Etats membres à s'abstenir de toute ingérence qui attiserait le conflit et aggraverait l'instabilité".
- combattre l'influence de l'Iran -
M. Hadi a fui Sanaa et s'est réfugié en février à Aden, deuxième ville du pays. Il a promis dimanche de tout faire pour que ce soit "le drapeau de la République du Yémen (qui) flotte sur les montagnes de Maran (bastion des Houthis) à Saada (nord), et non pas le drapeau iranien".
Deux convois militaires de Houthis, qui faisaient route en direction d'Aden, ont dû rebrousser chemin après s'être heurtés à la résistance de tribus à Haijat Al-Abd et à Al-Maqatara, deux zones situées respectivement à 40 et à 80 km de Taëz, ont indiqué à l'AFP des responsables locaux et des sources sécuritaires.
Aucun bilan de victimes n'a été fourni.
Dans la province voisine d'Ibb, des Houthis ont acheminé dimanche "quelque 5.000 hommes et plus de 80 chars de combat dans la région d'Al-Qaïda", localité à 30 km au nord-est de Taëz, ont affirmé à l'AFP des sources militaire et locales.
Ces renforts ont été installés dans des écoles d'Al-Qaïda, que les Houthis ont transformées en casernes, ont ajouté ces sources.
Le chef de la milice chiite, Abdel Malek al-Houthi, a appelé dimanche à "la mobilisation générale" pour poursuivre l'offensive lancée par ses forces dans le sud qui vise selon lui les extrémistes sunnites d'Al-Qaïda et du groupe Etat islamique (EI).
Alors qu'Al-Qaïda au Yémen, bien implantée dans le sud du Yémen, est considérée comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste, l'EI a revendiqué les attentats suicide ayant fait 142 morts et 351 blessés vendredi dans deux mosquées de Sanaa fréquentées par les Houthis.
- 'scénario libyen ou syrien' -
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