Le pouvoir socialiste a essuyé dimanche une "raclée monumentale" au premier tour des départementales, mais c'est une "vague bleue" (UMP-UDI) et non "bleu Marine" (FN) qui a déferlé, estiment les éditorialistes.
"La raclée est monumentale cette fois" pour le PS, attaque Nicolas Beytout dans l'Opinion. "La faute" à "la double impopularité de François Hollande", dans l?opinion publique, mais aussi au sein de sa propre majorité.
"Le pouvoir trébuche", renchérit Patrick Apel-Muller (L'Humanité), attribuant cette sanction au "mécontentement profond du pays à l'égard d'une politique joliment promise et tristement trahie." "Le tandem gouvernant ne pourra, à moins d'aiguiser la crise politique, rester sourd au message" dans un contexte d'abstention "massive", assure-t-il.
"Après les régionales de décembre, la gauche aura soldé en trois scrutins plus de 20 ans de conquêtes locales", assène Jean-Louis Hervois (La Charente Libre)
"L'UMP l'emporte, le FN s'installe, le PS décroche", résume pour sa part en Une Le Figaro.
François Ernenwein (La Croix) dresse un "bilan contrasté" du 1er tour du scrutin et relève un "score du Front national beaucoup moins haut qu?annoncé par les sondages".
"La grande marée n?a pas eu lieu. Pas dans les urnes, en tout cas", écrit Laurent Joffrin (Libération). "Les partis républicains ont mieux résisté que prévu à la montée du FN, qu?on disait inexorable, même si Marine Le Pen peut se targuer de son meilleur score dans une élection locale". Finalement, conclut-il, "les digues tiennent encore. Mais la résistance n?est pas la victoire".
"Peut-être faudrait-il, avant de s'auto-congratuler" à propos d'un score moins élevé qu'annoncé du FN, "comme les différents responsables n'ont cessé de le faire sur les plateaux télévisés, faire le bilan de cette inexorable progression et des responsabilités des uns et des autres", s'énerve Jean-Marcel Bouguereau (La République des Pyrénées).
- 'Montée des colères' -
Et Michel Urvoy (Ouest France) de rappeler fermement que "la moitié des 43 millions d?électeurs n?ont pas voté hier" si bien que "le +vainqueur+ d?hier soir attire 1,5 électeur sur dix". Or, souligne-t-il, "une si timide légitimation ne permet à personne de crier victoire".
Pour Jean-Claude Souléry (La Dépêche du Midi), l'abstention et le vote Le Pen constituent "les deux versants d'une société désenchantée."
Bruno Dive préfère filer la métaphore pour décrire la situation, parlant d'"une vague bleue, mais pas bleu Marine".
Le président de l'UMP "Nicolas Sarkozy fait figure de véritable vainqueur de ce premier tour", estime Raymond Couraud (L'Alsace) et "il va tout faire pour transformer son parti en machine de guerre" pour la présidentielle de 2017.
Sarkozy, "ralenti, voire encalminé depuis l'automne par ses challengers, - le juvénile Le Maire et le vétéran Juppé -, a bondi hier comme un beau diable monté sur ressort", ironise Alain Dusart (L'Est Républicain).
Mais si l'UMP va reconquérir au moins une trentaine de départements, "il faut nuancer sa victoire", analyse Michel Urvoy (Ouest-France), qui est avant tout le fruit de "l'effondrement des socialistes".
Pour les partis traditionnels, avertit Marc Dejan (Presse Océan), "des clignotants s'allument et ne devraient laisser personne indifférent", à commencer par "des socialistes aux alliances confuses", dont "les fiefs les plus solides ne font que partiellement rempart face à la montée des colères".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.