La droite est arrivée dimanche nettement en tête du 1er tour des départementales devant une gauche divisée qui risque d'être éliminée dans plusieurs centaines de cantons, et loin devant le FN qui obtient 25%, un score sensiblement équivalent à celui de élections européennes
Si le PS, autour de 20%, est largement au-dessus de son score des européennes de 2014 (environ 14%), sa désunion avec le Front de gauche et les écologistes risque de priver la gauche d'un grand nombre de sièges, alors que celle-ci détenait 61 départements. De nombreux conseils départementaux pourraient donc basculer à droite dimanche prochain.
Pour le parti de François Hollande, il s'agirait alors d'un nouveau et sérieux coup de semonce à deux ans de l'élection présidentielle de 2017.
L'ensemble des listes de droite recueillerait de 37,2% à 37,6%, devant l'ensemble des listes de gauche (33,7 à 37,1%), tandis que le Front national, régulièrement annoncé à 30% voire plus dans les sondages ces dernières semaines, recueillerait de 24,5% à 26,4%, selon les estimations disponibles vers 21H30.
Par partis, l'alliance UMP-UDI obtiendrait entre 29,7% et 32,5%, le PS entre 19,7% et 24%. Le Front de gauche recueillerait de 5,9% à 9,7%, les divers gauche entre 4% et 7,7%, les divers droite de 3,8% à 7,8%.
L'ensemble de la gauche, qui pointait à 34,04% au soir des européennes, a plutôt bien résisté alors que les observateurs lui prédisaient une déroute sans précédent dans la droite ligne des municipales et des européennes de 2014.
Le score du Front national sonne aussi comme un encouragement pour Manuel Valls, qui s'était engagé dans la campagne en fustigeant le parti de Marine Le Pen, évoquant sa "peur pour la France" de le voir arriver en tête. "Quand on mobilise les Français, ça marche", s'est-il réjoui depuis Matignon.
Le Premier ministre a appelé au rassemblement de la gauche, "trop dispersée" au premier tour, et appelé au désistement républicain dans les cantons face au FN, un message également porté par le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis.
"Ce soir, les formations républicaines ont tenu leur place. L'extrême droite, même si elle est trop haute, n'est pas la première formation politique de France", s'est-il félicité.
- Les divisions pourraient plomber la gauche -
Signe que le score de la gauche ne la vaccine pas contre une défaite, elle serait éliminée dans près de 1.000 cantons, soit près de la moitié des circonscriptions, selon le président de l'UDI (centre-droit) Jean-Christophe Lagarde.
Selon une étude du Cevipof, la gauche n'était rassemblée autour d?un binôme que dans 433 cantons, contre 1.285 pour la droite.
Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a reconnu un "risque d'un basculement massif des départements", qui "annonce une large victoire de la droite et de l'extrême droite".
La gauche contrôlait jusqu'à présent 60 départements (dont 49 pour le PS avec Paris). Les estimations d'avant vote lui prévoyaient la perte de 20 à 30 conseils généraux.
Selon les différentes estimations, le PS, seul, n'aurait recueilli qu'entre 19,7 et 25% des voix.
Le Front National réalise, en pourcentage, un score sensiblement comparable à celui des européennes (24,86%, 4,7 millions de voix), qui l'avaient propulsé au rang bruyamment revendiqué de "premier parti de France". Il gagne également près de 10 points par rapport aux cantonales de 2011. Mais le parti de Marine Le Pen arrive loin des 30% régulièrement prévus par les instituts de sondages.
Mme Le Pen a toutefois affiché sa satisfaction, affirmant que le FN avait réussi "l'exploit" de dépasser son score des européennes et appelant une nouvelle fois le "chef de campagne" Manuel Valls à démissionner.
Après les municipales de 2014, la droite remporte un nouveau succès à l'occasion de ce premier tour qui constituait le premier rendez-vous électoral depuis l'élection à la présidence de l'UMP de Nicolas Sarkozy.
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