Près d'un électeur sur deux a boudé les urnes dimanche lors du premier tour des départementales, au vu des estimations des instituts de sondage, mais l'abstention, l'un des enjeux du scrutin, semblait moindre que pronostiqué et qu'observé aux cantonales de 2011.
Signe de l'importance de ce chiffre: le président de la République François Hollande a estimé, après avoir glissé son bulletin dans l'urne dans son fief corrézien de Tulle, que, "aujourd'hui, la question, c'est l'abstention" et "le score du Front national".
Quelque 43 millions d'électeurs étaient appelés à participer à ce scrutin aux règles nouvelles dans la France entière. Ni Paris ni Lyon, où les fonctions des conseils départementaux sont exercées par d'autres organes, ni une partie des outremer, n'étaient concernés.
Dans l'ensemble de la journée, l'abstention devrait atteindre en métropole 48,5% selon CSA et l'Ifop, à 49,5% selon Harris Interactive et à 48,7% selon Ipsos (estimation affinée), ont annoncé ces quatre instituts.
Un niveau nettement inférieur au taux constaté par le ministère de l'Intérieur au premier tour des cantonales de 2011 (55,68%) ou des européennes de 2014, mais très supérieur à celui des cantonales de 2008 (35,13%).
Entre rejet grandissant envers l'ensemble de la classe politique, mécontentement de nombreux électeurs de gauche, et incertitude ou ignorance sur le rôle des départements, le cocktail de ces élections faisait dire avant le scrutin à nombre de spécialistes des sondages ou des scrutins que l'abstention serait massive, comparable ou supérieure à 2011.
- Le 93 lanterne rouge de la participation -
"Plus l'abstention sera élevée, plus le FN devrait faire un bon score", anticipait Jean-Bernard Lévy, soulignant aussi que ce parti est "imperméable au niveau de la participation électorale parce qu'il a un électorat militant".
Certains de ces experts n'excluaient cependant pas que des ingrédients de ces départementales nouvelle version, dont la taille plus grande des nouveaux cantons, puissent contribuer à nationaliser le vote et jouer en faveur d'une mobilisation accrue des électeurs, "notamment de sanction", comme Brice Teinturier.
Au vu des données du ministère de l'Intérieur à 17H00, les électeurs ont été plus nombreux que prévu à participer au premier tour des élections départementales: 42,98% sont allés voter, contre 36,38% enregistrés à la même heure lors du précédent scrutin cantonal en 2011, marqué par un record d'abstentions.
Légèrement supérieur à celui des européennes de mai 2014 à la même heure (35,07%), ce niveau de mobilisation reste inférieur à celui du premier tour des municipales en mars 2014 (54,72%).
Difficile de dire si ce frémissement civique profitera plus au FN ou à l'UMP, ou permettra au PS de limiter la casse annoncée à ce nouveau rendez-vous électoral, avant les régionales fin 2015 et la présidentielle de 2017.
Avant ce premier tour, le parti de Marine Le Pen était créditée d'environ 30% des intentions de vote et selon les sondages, se situait soit devant, soit juste derrière l'UMP de Nicolas Sarkozy.
La grande majorité des départements ont connu davantage de votants, avec parfois une participation bondissant de 20 points à 17H00 comparé au premier tour de 2011, comme dans l'Yonne et la Moselle, ou de dix points, comme dans le Pas-de-Calais, la Marne, le Bas-Rhin, l'Allier, la Loire-Atlantique ou encore dans les Pyrénées-Orientales et les Alpes-Maritimes.
Lanterne rouge de la participation, malgré du mieux, la Seine-Saint-Denis, derrière plusieurs autres départements d'Ile-de-France, comme les Hauts-de-Seine, les Yvelines, l'Essonne (35,93%).
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