La participation au premier tour des élections départementales, dimanche, pourrait être un peu plus élevée que prévu si la tendance enregistrée à midi se confirmait: 18,02% en métropole, contre 15,7% enregistrés à la même heure lors du précédent scrutin en 2011.
Quelque 43 millions d'électeurs sont appelés à participer à un scrutin qui s'annonce une nouvelle fois mauvais pour le gouvernement, l'UMP et le FN étant en concurrence pour arriver en tête.
"Aujourd'hui, la question, c'est l'abstention" et "le score du Front national", a résumé le président de la République, François Hollande, après avoir voté dans son fief corrézien de Tulle.
Au même moment, à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), la présidente du FN, Marine Le Pen, se disait "confiante", après avoir elle aussi accompli son devoir électoral.
Le Premier ministre Manuel Valls s'est contenté, en votant à Evry (Essonne), de ne lancer "qu'un seul message, c'est voter", tandis que le président du MoDem François Bayrou, à Pau, dont il est maire, a estimé que "les découpages politiciens ont dérouté les électeurs".
Jusqu'à présent, les conseils généraux, en charge de gérer les départements, étaient renouvelés par moitié, en principe tous les trois ans. Cette fois-ci, les conseils départementaux - leur nouveau nom - sont tous élus en même temps pour six ans, avec un mode de scrutin inédit: dans chacun des 2.054 cantons, sera élu un binôme homme-femme, alors que précédemment dans chacun des 4.035 anciens cantons, de taille plus réduite, était désigné un seul élu.
La participation annoncée pour 12h00 par le ministère de l'Intérieur est supérieure à celle enregistrée lors du renouvellement de 2011, mais en revanche inférieure à celle observée en 2008 (22,5%).
Comparé aux deux scrutins de 2014, à la même heure, les électeurs ont été plus nombreux à voter qu'aux européennes (15,7%), mais moins qu'au premier tour des municipales (23,16%).
- Les ruraux votent -
Dans les départements où les électeurs avaient le plus voté à la mi-journée, plus souvent ruraux, figurent en tête l'Aude (27,84%), suivie de la Dordogne, la Corse du Sud et l'Yonne.
La Seine-Saint-Denis (9,44%, en hausse néanmoins comparé à 2011) est le département où les électeurs se sont le moins rendus aux urnes, encore moins que les Yvelines, les Hauts-de-Seine ou l'Essonne.
Ne sont pas concernés Paris et Lyon, où les fonctions des conseils départementaux sont exercées par d'autres organes (comme le Conseil de Paris dans la capitale), ni la plus grande partie des outre-mer. Les seuls départements ultramarins appelés aux urnes sont la Réunion, Mayotte et la Guadeloupe.
En zone rurale, les bureaux de vote sont ouverts de 8H00 à 18H00. Jusqu'à 19H00 dans beaucoup de villes moyennes (Brest, Dijon, Chambéry, Toulon, Tours..), jusqu'à 20H00 à Bordeaux, Marseille, Nantes, Toulouse et en région parisienne.
L'incertitude ou l'ignorance sur le rôle des départements - en charge principalement de l'action sociale et de l'équipement des collèges -, que François Hollande et Manuel Valls voulaient supprimer avant de se raviser, pèse sur le scrutin.
Ainsi, à Lille, Arlette, sexagénaire à la retraite, vote mais trouve "gênant d'élire des gens pour une collectivité territoriale dont on ne connaît pas les compétences".
A cela s'ajoutent le mécontentement de nombreux électeurs de gauche, tentés de "voter avec leurs pieds", et un rejet grandissant envers l'ensemble de la classe politique.
Un rejet résumé par Bernard, abstentionniste à Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis: "Quand on vote pour quelqu'un, il faut qu'il y ait un deal. Mais les élus ne respectent rien. Donc, tant pis pour eux".
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