La circulation alternée sera mise en place lundi à Paris en raison de la persistance de la pollution aux particules dans la capitale, a annoncé samedi la maire Anne Hidalgo (PS) sur son compte Twitter.
"Je me réjouis que l'Etat ait accepté de mettre en place lundi la circulation alternée, que je demandais depuis plusieurs jours", a écrit l'édile sur le réseau social.
En fin de matinée samedi, Airparif a annoncé que le seuil d'alerte (80 microgrammes par m3) pourrait à nouveau être dépassé dans la journée. Pour dimanche, la concentration en particules devrait baisser mais encore dépasser le seuil d'information (50 microgrammes), selon l'organisme chargé de la surveillance de la qualité de l'air.
Le recours à la circulation alternée avait été réclamé dès jeudi par la maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), une demande relayée par des élus Verts qui ont accusé le gouvernement d'attentisme à la veille des élections départementales.
Techniquement, la circulation alternée est prévue en Ile-de-France lorsqu'il y a deux jours de pollution constatée aux particules et une prévision de pollution pour les deux jours suivants.
L'épisode actuel a débuté en Ile-de-France mardi (dépassement du seuil d'information). Le niveau de pollution a ensuite varié: mercredi (seuil d'alerte), jeudi (légèrement en dessous du seuil d'information), vendredi (seuil d'alerte).
La pollution aux particules a également touché une moitié nord du pays et atteint vendredi Rhône-Alpes et une partie du Centre. Samedi, trois départements de Champagne-Ardenne (Aube, Marne, Ardennes) étaient encore en alerte. Le Nord-Pas-de-Calais dépassait le seuil d'information.
Dans toutes ces régions comme en Ile-de-France, les préfets ont abaissé les limitations de vitesse de 10 à 20 km/h et demandé aux industriels de réduire leurs émissions de polluants.
Dans la région parisienne, la gratuité des transports a été mise en place samedi.
- Seulement deux précédents -
La circulation alternée est prévue pour Paris et sa proche banlieue par le Plan de protection de l'atmosphère d'Ile-de-France. Les autres régions ne l'ont pas inscrite dans leur plan d'action.
Cette mesure, qui interdit la circulation des véhicules ayant une immatriculation paire les jours impairs et vice-versa, a été mise en oeuvre seulement deux fois: en 1997 lors d'un pic d'ozone et le 17 mars 2014 lors d'une pollution persistante aux particules.
Malgré les critiques, le dispositif avait été plutôt bien respecté l'an passé. Des dérogations étaient possibles pour les véhicules électriques et hybrides, ceux avec trois personnes à bord, et certains professionnels (taxis, auto-écoles, camions frigorifiques, poubelles, déménagement, etc.). Les gros poids-lourds étaient en revanche tous interdits.
La circulation avait fortement diminué et Airparif avait estimé que la mesure avait permis de réduire de 6% la concentration en particules à proximité du trafic.
En dépit d'une certaine efficacité, la circulation alternée ne permet pas de cibler les véhicules les plus polluants. Elle est une réaction à une situation d'urgence, mais les professionnels de santé soulignent que c'est la pollution chronique qui a le plus d'impact sur la santé publique.
Les particules PM 10 (diamètre inférieur à 10 microns) sont à l'origine de cancers, de maladies respiratoires ou cardio-vasculaires et d'allergies.
La France est dans le viseur de Bruxelles, non pas pour les pics de pollution, mais pour dépasser trop souvent dans l'année des valeurs moyennes dans onze agglomérations de plus de 100.000 habitants.
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