La Syrie, rongée par une guerre qui a fait plus de 215.000 morts en quatre ans, a été le théâtre de violences qui fait plus d'une centaine de morts lors des dernières 24 heures, a indiqué vendredi une ONG.
Dans le centre du pays, plus de 70 membres des forces du régime et des supplétifs ont été tués dans des attaques menées par des jihadistes du groupe Etat islamique (EI) lors des 24 dernières heures, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a expliqué à l'AFP que les assauts avaient visé des points de contrôle et des positions du régime dans les provinces de Hama, où au moins 50 membres des forces du régime sont morts, et de Homs. Ces provinces sont en majorité sous contrôle gouvernemental.
L'OSDH a ajouté que plusieurs jihadistes ont aussi trouvé la mort mais sans pouvoir fournir un bilan.
"Ces derniers mois, l'EI a essuyé des revers dans les provinces d'Alep, Raqa et Hassaké face aux forces du régime et aux combattants kurdes et il cherche maintenant à redorer son blason avec des victoires militaires sur le terrain, même limitées", a affirmé M. Abdel Rahmane.
- Norouz endeuillé -
Dans le nord-est de la Syrie, à Hassaké, c'est la minorité kurde qui a été visée lorsque 33 personnes ont péri vendredi dans un attentat suicide perpétré lors d'une fête à la veille de Norouz, le Nouvel an kurde. Selon le directeur de l'OSDH, des dizaines de personnes ont également été blessées.
"Trente trois personnes ont été tuées dans l'attaque suicide de Hassaké, dont cinq enfants. Parmi les morts, beaucoup de femmes", a-t-il déclaré, précisant que le bilan pourrait encore s'aggraver car de nombreux blessés sont dans un état grave. IL avait précédemment fait état d'au moins 20 morts.
D'après M. Abdel Rahmane, dont l'ONG basée en Grande-Bretagne s'appuie sur un réseau de sources en Syrie, un attentat à l'explosif a visé un autre rassemblement dans cette ville, faisant des dizaines de blessés.
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné vendredi soir les attaques perpétrées contre la minorité kurde dans le nord-est de la Syrie. Il a réitéré sa condamnation de tous les actes de violence contre des civils en Syrie et demandé que tous les protagonistes du conflit "mettent fin à leur utilisation aveugle d'armes contre les zones habitées".
Ces attaques, qui "ne resteront pas impunies" selon les propos du commandant kurde Joan Ibrahim sur une page Facebook des YPG, n'ont pas immédiatement été revendiquées.
Limitrophe de l'Irak et de la Turquie, la province de Hassaké présente un intérêt stratégique. Les forces du régime et les Unités de protection du peuple kurde (YPG), principale force kurde en Syrie, se partagent le contrôle de la ville éponyme tandis l'EI contrôle plusieurs secteurs de la province.
Les YPG sont à la pointe des combats contre l'EI dans les régions kurdes de Syrie et ont notamment repoussé une offensive de grande envergure des jihadistes sur la région de Kobané, avec l'appui décisif des frappes aériennes de la coalition internationale antijihadistes menée par Washington.
- Des millions de réfugiés -
La Syrie est entrée dimanche dans la cinquième année d'une guerre qui a commencé comme une révolte populaire vite réprimée par le régime en place.
La guerre civiles des débuts, entre le régime d'un côté et les rebelles de l'autre, s'est transformée en un conflit complexe avec l'arrivée sur le front syrien de groupes jihadistes comme le Front al-Nosra, puis l'EI, qui combattent à la fois le régime, des groupes rebelles dits "modérés" et les forces kurdes.
L'EI, groupe extrémiste sunnite également présent en Irak, occupe de vaste territoires dans le nord de la Syrie, au contact notamment des zones de peuplement kurdes.
Le conflit a coûté la vie à la plus de 215.000 personnes, sans compter des milliers de disparus, et a contraint onze millions de personnes à fuir leur foyer, dont quatre millions ont quitté le pays.
Sur le plan politique, des émissaires du régime de Damas et une partie de l'opposition syrienne tolérée doivent se retrouver début à avril à Moscou, après de premiers pourparlers en janvier qui s'étaient terminés sans résultat.
Le week-end dernier, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a évoqué l'idée de négocier avec le président Assad. Mais ses propos ont depuis été largement minimisés par le département d'Etat, affirmant qu'il n'y avait "pas d'avenir pour un dictateur brutal comme Assad en Syrie".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.