En avion, depuis les grandes capitales européennes ou les hauteurs enneigées d'un archipel reculé de l'Arctique, une bonne partie de l'hémisphère Nord devait assister vendredi au spectacle toujours magique d'une éclipse solaire pour peu que la météo le permette.
Dès le début de matinée, les scientifiques ont commencé à observer depuis l'océan Atlantique la Lune masquer -partiellement- le Soleil.
"C'est très joli. C'est l'un des plus merveilleux spectacles astronomiques que l'on puisse voir", a déclaré à l'AFP l'astrophysicien Alfred Rosenberg, l'un des premiers à avoir pu observer l'événement depuis l'observatoire des îles Canaries, malgré une couche nuageuse.
L'éclipse devait ensuite être visible en Europe, dans le Nord-Ouest de l'Afrique et de l'Asie, et au Moyen-Orient avant de terminer sa course près du pôle Nord.
Comme à l'accoutumée, les autorités ont multiplié les mises en garde, exhortant les populations à chausser des lunettes de protection spéciales pour éviter de graves lésions oculaires.
En France, où le Soleil sera éclipsé à plus de 80% dans le Nord-Ouest du territoire et à 78% à Paris, le ministère de l?Éducation s'est attiré des critiques en recommandant aux écoles "de ne pas sortir les élèves au moment de l'éclipse".
L'événement, qui a de tout de temps fasciné l'humanité, pourrait être en partie gâché par les conditions météo, le ciel s'annonçant nuageux sur une partie des régions concernées.
Pour contourner les aléas météo, des avions embarqueront scientifiques et amateurs pour leur permettre d'aller contempler le "Soleil noir" au-dessus des nuages. Moyennant plusieurs centaines d'euros chacun, 50 Danois devaient ainsi prendre place à bord d'un Boeing 737 spécialement affrété pour l'occasion.
Avec là aussi quelques inconvénients. "Si vous êtes au sol, vous pouvez entendre les oiseaux se comporter différemment et sentir la température tomber", a déclaré à l'AFP un des passagers, Valentin Mikkelsen. "Et peut-être qu'on ne verra pas tout, vu que les hublots sont petits", a confié cet enseignant de 63 ans.
Pour la dixième fois depuis le début du XXIe siècle, l'éclipse solaire sera totale mais seulement depuis quelques territoires reculés de la planète.
Des milliers de chasseurs d'éclipse, venus parfois des antipodes, se sont ainsi donné rendez-vous aux îles Féroé, territoire danois trônant au Nord du Royaume-Uni, et au Svalbard (Spitzberg), archipel norvégien perdu dans l'Arctique, pour y voir la nuit tomber en plein jour pendant environ deux minutes et demie.
- Réseau électrique sous tension -
Au Svalbard, qui sort tout juste de quatre mois de nuit polaire, les hôtels ont été pris d'assaut il y a déjà plusieurs années.
Sur ces terres perchées à un gros millier de kilomètres du pôle Nord, tout est extrême. Les férus d'astronomie devront affronter une température annoncée à -18°C et les autorités ont mis en garde contre le risque des ours polaires.
L'attaque jeudi d'un touriste tchèque, légèrement blessé quand un ours s'est introduit dans sa tente, est venue rappeler violemment la réalité de cette menace qui a causé la mort de cinq personnes dans l'archipel depuis 1971.
Une éclipse solaire totale est affaire de distance et d'alignement: il faut que la Lune s'intercale entre la Terre et le Soleil dans un axe parfait et à une distance suffisamment proche de notre planète pour que le diamètre apparent de notre satellite dépasse celui du Soleil pour pouvoir le cacher intégralement.
Par un pur hasard, l'éclipse coïncide avec l'équinoxe de printemps, lorsque le Soleil repasse de l'hémisphère Sud à l'hémisphère Nord, et avec la "Super Lune", lorsque la Lune est à la fois pleine et au plus près de la Terre (le périgée).
Ailleurs, l'éclipse sera plus ou moins partielle en fonction de la distance par rapport à la "bande de totalité": l'occultation sera de plus de 97% à Reykjavik, 93% à Edimbourg ou encore 84% à Londres.
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