Que change le nouveau mode de scrutin ?
Ce n'est pas un bouleversement majeur mais il y aura une relative surprise. La plupart des électeurs vont découvrir leur canton le jour de l'élection, surtout dans les zones rurales où parfois, trois ou quatre cantons ont été fondus en un seul ensemble. D'autre part, ce scrutin introduit une parité unique au monde. Nous pouvons presque parler d'élection historique, on s'en rappellera peut-être dans les années à venir. S'il donne satisfaction, il pourrait être appliqué aux futures législatives, avec deux fois moins de circonscriptions et un candidat homme, une candidate femme.
Peut-on craindre, avec ce nouveau scrutin méconnu, une plus forte abstention ?
Je ne suis pas persuadé que le mode de scrutin rajoute de l'abstention. Le facteur déterminant, c'est si les candidats sont connus, s'ils sont maires : là, le facteur de proximité peut jouer dans la participation. Si les candidats ne sont pas identifiés localement, ce sera plus compliqué. Après, il y a la question de la géographie qui compte. Dans les quartiers plutôt urbains, jeunes, dits en difficulté, le taux de participation peut être de 10 %, voire moins.
Le FN est donné à 30 %. Le voyez-vous aussi haut ?
Le petit point faible du FN par rapport aux élections européennes, qui était un scrutin de liste avec des candidats éloignés des électeurs, c'est que ce sont des gens connus qui se présentent. Localement, il y a une plus-value quand c'est quelqu'un d'identifié qui se présente. Le FN n'a pas de vivier de candidats connus.
Le FN peut-il obtenir des élus ?
Je ne crois pas, parce que ça n'a jamais été le cas du fait du Front Républicain. Le FN est resté bloqué aux alentours de 40 %. Après, il faudra voir dans certains cantons de l'Eure ou à Gournay-en-Bray. Mais une élection d'un candidat FN serait davantage de l'ordre du symbolique plutôt que de la prise de pouvoir.
Le Parti socialiste est-il en danger au niveau départemental ?
Si le PS s'en sort en Seine-Maritime, c'est grâce à une stratégie de proximité, chaque candidat mettant en avant son statut de maire. La rive gauche ne devrait pas basculer mais la rive droite est en danger à plusieurs endroits, dans les cantons de Rouen, à Darnétal, à Mont-Saint-Aignan, à Fécamp ou à Eu, où l'effet des élections municipales pourrait jouer. Il pourrait y avoir un grand nombre de cantons qui basculent. Il y a tellement de nouveautés, ajoutées à une tendance nationale très défavorable au PS, qu'il y a un risque pour les socialistes.
La fracture nationale entre le PS et la gauche de la gauche pourrait-elle jouer ?
Au niveau départemental, il y a toujours eu une forte alliance entre PS et PC. Mais cette fois-ci, des sympathisants Front de Gauche, qui avant ne se posaient pas la question de voter pour le PS au 2nd tour, ne vont cette fois pas voter pour le socialiste. Il y a le risque d'une mise en cause du PS avec des électeurs qui ne voteront plus à gauche par devoir au 2nd tour.
Pratique. Premier tour dimanche 22 mars, second tour dimanche 29 mars.
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