Nous sommes dans les années 1960. La banlieue parisienne ressemble encore à une vaste campagne et pas à un territoire urbain peuplé d'immeubles sans âme. La banlieue est rouge, comme le drapeau communiste.
C'est dans cet univers et ce milieu que naît Marc Lavoine. C'est à Wissous, dans l'Essonne, qu'il passera son enfance, rue des Acacias, une rue qu'il a chantée et célébrée. C'est cette enfance essonnienne, mi-banlieusarde, mi-urbaine, que raconte l'écrivain à travers le prisme paternel.
Car "L'Homme qui ment", c'est avant tout le récit d'un amour, d'une cohabitation, d'une confrontation.
D'un côté, Marc Lavoine, né en 1962, garçon mal dans sa peau et non désiré, puisque sa mère voulait une fille. Un enfant qui se cherche, dans l'ombre d'un grand frère artiste et d'un père qu'il admire.
De l'autre côté, son père, Lulu, ce séducteur-menteur-bonimenteur, multipliant les conquêtes dans l'ombre du Parti.
De l'aventure aux mésaventures
C'est cette relation complexe qui constitue le fil rouge de l'ouvrage. Quand Marc Lavoine n'a pas encore l'âge d'y voir clair dans le jeu de son père, il l'adore d'un amour qui ne souffre d'aucune contestation. Dans sa tête, son père, c'est l'aventure, le rire, le camping, la politique en s'amusant, les films italiens, la dolce vita, tout cela en même temps.
Mais le petit Marco grandit et y voit plus clair. Il voit son père, tant idolâtré, lever le coude plus qu'il n'en faut et courir les jupons dans une discrétion toute relative. Il lui en veut de le tenir dans la confidence et devient l'esclave des jeux amoureux d'un père qui se revendique autant de la liberté des moeurs née de mai 1968 que de la discipline d'un Parti autoritaire.
Terminus à Wissous
C'est la fin de la douceur de vivre, le début des emmerdes. Le cocon familial qui s'étiole, le divorce, les nombreuses femmes de son père, au moment même où Marc devient Lavoine, ce comédien au succès grandissant.
L'admiration est là, intacte, pour l'icône paternelle. Mais elle se teinte d'amertume. Elle ne s'éteindra qu'à la mort du père tant aimé et enterré à Wissous. Marc Lavoine fait de ce voyage terminal le facteur d'une réconciliation familiale. Lulu redevient l'homme de sa vie. Son père, son héros.
Pratique. Rencontre avec Marc Lavoine mardi 24 mars à l'Armitière. "L'Homme qui ment", ed.Fayard, 17€.
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