Les "Français blancs dits de souche" ne constituent pas un "groupe de personnes" au sens de la loi française, a estimé jeudi le tribunal correctionnel de Paris, qui a relaxé un rappeur et un sociologue attaqués pour racisme anti-blanc par une association.
La 17e chambre estime dans une décision consultée par l'AFP que la notion "ne recouvre aucune réalité légale, historique, biologique ou sociologique", que "la +blancheur+ ou la +race blanche+" n'est "en aucune manière une composante juridique de la qualité des Français" et que "les Français blancs dits de souche ne constituent pas un +groupe de personnes+" au sens de la loi de 1881 sur la liberté de la presse, qui régit principalement la liberté d'expression en France.
Elle a relaxé, sur cette base, un rappeur et un sociologue qui avaient conjointement publié en 2010 un livre et un CD au titre commun, "Nique la France", attaqués pour "injure publique à caractère racial" par l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne (Agrif).
La plainte visait le seul titre du livre et de nombreux passages de la chanson, également qualifiés par l'association de "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l'égard d'un groupe de personnes", en l?occurrence des "Français dits de souche".
"Ce que j'en pense, de leur identité nationale, de leur Marianne, de leur drapeau et de leur hymne à deux balles. Je vais pas te faire un dessin, ça risque d'être indécent, de voir comment je me torche avec leur symbole éc?urant", disait notamment la chanson, écrite par le rappeur Saïdou, de son vrai nom Saïd Zouggagh.
"Il s'agit là d'un groupe d'expression raciste", avait affirmé lors de l'audience le 20 janvier Bernard Antony, président de l'Agrif et ancien député européen du Front National.
"Pourquoi viser les Français blancs d'origine? Faut-il que nous ayons honte de cette origine?", avait-il demandé, parlant de "racisme inversé".
"Nous sommes devant une dialectique de désintégration, un scénario classique de substitution de lutte des races à la lutte des classes", avait poursuivi le septuagénaire.
A cette interprétation, le rappeur et le sociologue, Saïd Bouamama, avaient opposé leur vision de leur initiative, née de leur mécontentement face au climat de l'époque, symbolisé par l'existence, entre 2007 et 2010, du ministère de l'Identité nationale.
"On avait des discours qui hiérarchisaient les Français. Dans les quartiers c'était vécu comme une agression absolue", avait expliqué Saïd Bouamama.
Le parquet avait requis la relaxe.
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