Inspiré de l'ancestrale modèle napolitain du caffè sospeso, le café suspendu à la française débarquait à Caen en novembre 2013, dans un franc élan de solidarité. Au moment de régler leur note dans les enseignes qui le proposent, les clients peuvent payer un café supplémentaire au profit d'un client aux moyens financiers plus limités. En principe, car si les clients à en offrir ont été nombreux, les bénéficiaires l'ont été beaucoup moins. "En un an, une seule personne m'en a demandé un", assure un serveur du bar La Garsouille, l'une des premières adresses à s'être lancée dans cette aventure. "Du coup, on a arrêté l'opération il y a un an". Honnête, la direction de l'établissement avait alors reversé aux Restos du Cœur, la somme consacrée par sa clientèle à ces cafés suspendus.
A la crêperie Carambole, le constat est identique. L'ardoise qui leur est consacrée est pleine de cafés et de thés en attente. "L'initiative est excellente, mais on se rend compte qu'elle est difficile à mettre en place", observe Benoît Thibaud, le gérant. "Les personnes dans le besoin n'osent pas forcément entrer pour demander un café gratuitement. Il y a certainement une petite gêne." Le restaurant Vesuvio à proximité a même lancé la "pizza suspendue". "En 18 mois, pas un seul client n'a proposé de me payer une pizza de plus pour la mettre sur la liste", constate Ahmed Saïdi, le patron. Pourtant, des plats sont à la carte dès 7€.
Les instigateurs des cafés suspendus à Caen avaient pourtant été se présenter auprès d'associations d'aide aux personnes sans domicile-fixe, comme la Boussole. Sans effets visibles. La barrière n'a pas été franchie. Certains bars et restaurants espèrent encore.
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