Repères
> 60 000 tonnes de déchets "gris" provenant de l'agglomération caennaise sont incinérées à Colombelles chaque année, où aucun tri n'est effectué. Pour un coût de 7,3 millions d'euros par an.
> Coût : un meilleur recuclage permettrait de faire diminuer le coût de l'incinération et de gagner de l'argent par la valorisation des déchets. Des économies sont à la clé.
> Infos : en cas de doute dans le tri de ses déchets, ne surtout pas hésiter : contactez la ligne verte par téléphone au 0 800 00 41 29. Appel gratuit.
> Déchets verts : Caen la mer offre un composteur pour les déchets verts à tous les foyer qui en font la demande. 11 000 fpyers en sont déjà équipés dans l'agglo.
À voir les piles de cartons sortis par les commerçants les jeudis soirs dans le centre-ville, tout le monde ne semble pas jouer le jeu du tri. Par manque d'information ou par maladresse, par paresse aussi. Il faut dire que le centre de la capitale bas-normande est divisé en trois secteurs de collecte, par les agents de Caen la mer en charge de la récupération des déchets, et qu'il n'est pas toujours facile de s'y retrouver. Et comme le centre-ville doit rester propre, le jeudi soir, les cartons finissent dans la même benne que les ordures ménagères, à destination de l'incinérateur de Colombelles. Pourtant, le tri semble désormais bien organisé dans l'agglomération.
Le tri, une manne financière
Outre les bienfaits environnementaux, le tri rapporte de l'argent, même si le point d'équilibre n'a pas encore été trouvé. L'an passé, l'agglomération a dépensé 4,3 millions d'euros pour l'organiser et en a récupéré 2,15 millions, via les soutiens des éco-organismes et la vente des matériaux triés par des sous-traitants. "Le jeu en vaut la chandelle, assure Abdelkader Chtitah, chef du service "Collecte des déchets" à la direction du développement durable. Ça coûterait plus cher de devoir tout incinérer". L'équation est d'année en année d'autant plus intéressante à calculer que le tri rapporte de plus en plus d'argent grâce aux filières de reprise des matériaux. À Caen la mer, les cartons et papiers récupérés prennent par exemple la direction du site Guy Dauphin Environnement à Rocquancourt, où 200 000 tonnes sont chaque année triées en fonction de caractéristiques diverses : fibres, couleurs et grammage, avant d'être compactées en balles.
Tous les plastiques triés au 1er janvier
Transformées en matière première, elles sont ensuite commercialisées auprès des papetiers et cartonniers, comme c'est le cas de Chapelle Darblay, une usine spécialisée dans la fabrication de papier journal à partir de fibres 100 % recyclées, près de Rouen. "Nous payons GDE pour ce travail, et nous vendons ensuite le papier ainsi préparé 70 € la tonne", explique Abdelkader Chtitah. "Plus nous valoriserons nos déchets, moins la collecte des déchets nous coûtera d'argent." GDE accueille également les détritus à base d'acier et d'aluminium. Le verre est envoyé au Havre, les plastiques à Puteaux. Caen la mer étudie également l'extension du tri à de nouveaux matériaux. "Pour l'heure dans les sacs jaunes destinés au recyclage, il faut y mettre les papiers, les petits cartons et des emballages comme des bouteilles d'eau avec bouchon", expose Marc Lecerf, vice-président à Caen la mer en charge des déchets. "Mais à partir du 1er janvier, nous pourrons y mettre tous les plastiques, nos capacités de tri et de transformation des produits ayant été améliorés ces derniers mois."Là encore, le tonnage à incinérer devrait baisser, tirant le coût vers le bas. "Nous sommes dans le premier tiers des agglomérations françaises qui trient le mieux, mais nous sommes dans le bas de ce premier tiers. Nous pouvons faire mieux."
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