"Le seul coupable ici c'est moi": Gabriel Iacono, qui a longtemps accusé son grand-père, l'ex-maire de Vence (Alpes-Maritimes) Christian Iacono, de l'avoir violé, avant de se rétracter, a confirmé mercredi devant la cour d'assises du Rhône avoir "menti".
"Je me présente à vous pour innocenter mon grand-père. Il est absolument innocent", a déclaré Gabriel Iacono en préambule d'un témoignage empreint d'émotion.
Sweat noir à capuche dont il a retroussé les manches, cramponné à la barre, ce jeune homme de 24 ans, agent de sécurité "en CDD", s'est évertué à dédouaner son grand-père âgé de 80 ans, dont le troisième procès pour viols s'est ouvert lundi, cette fois en révision.
"C'est pas facile de dire qu'on est un menteur devant une cour d'assises", a-t-il soufflé. "Aujourd'hui c'est très dur de venir à la barre et de l'avouer", a-t-il ajouté la voix brisée.
Gabriel Iacono qui, selon le président de la cour Dominique Bréjoux, véhicule dans la vie un "malaise évident", a avoué s'être laissé "enfermer" dans son mensonge initial en juin et juillet 2000, à l'âge de neuf ans.
"Au bout de 10 jours, on m'a dit que c'était vrai, toutes les personnes autour de moi () Que ça ne pouvait être que mon grand-père. On m'a dit qu'à mon âge, je ne pouvais pas inventer ça () A un moment, je me suis enfermé là-dedans", a-t-il raconté.
Le petit-fils n'a jamais "osé réparer ses erreurs" jusqu'à ce qu'il revienne sur ses accusations, le 3 mai 2011 dans une lettre adressée au procureur de Grasse. Entre-temps, Christian Iacono avait été condamné à deux reprises à neuf ans de prison. L'ex-maire de Vence a passé seize mois sous les verrous, en quatre séjours, avant sa libération en avril 2012. Il a obtenu en 2014 la révision de son procès.
"Le seul coupable ici c'est moi", a lâché Gabriel Iacono. "J'ai détruit ma famille, j'ai détruit mon grand-père et tout ce qu'il y a aujourd'hui autour de moi, je l'ai détruit".
Quinze ans après ses premières accusations, il ne s'explique pas clairement les raisons de ces "bêtises": une dispute avec son grand-père qui lui "passait tout" ? Le désir "inconscient" de faire plaisir à ses parents, notamment son père qui entretient des relations exécrables avec le patriarche ? Le souhait "qu'on (le) regarde", de (se) rendre intéressant", comme il l'a dit à une magistrate ?
Interrogé par le président sur l'éventualité de viols ou d'agressions sexuelles infligés par une tierce personne, Gabriel a répondu un lapidaire: "non, jamais".
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