La Banque centrale européenne (BCE) inaugure mercredi son nouveau siège à Francfort sous très haute protection policière, alors que des milliers de manifestants anti-austérité venus de toute l'Europe entendent jouer les trouble-fête.
Jets de pierres contre les forces de l'ordre, poubelles et voitures brûlées, rues bloquées, la police a fait état de premiers incidents dès les premières heures de la journée.
Une journaliste de l'AFP a constaté, avant 06H00 GMT, des impacts de pavés sur les fenêtres de la mairie de la ville, tandis qu'un camion de pompiers intervenait pour éteindre un pneu en feu dans la rue et que les sirènes commençaient à retentir dans la ville.
A l'appel du collectif anticapitaliste Blockupy, alliance de différents mouvements de protestation, syndicats et partis politiques, les militants commençaient à affluer vers la BCE, dont le nouveau bâtiment doit être inauguré à 10H00 GMT, a rapporté la journaliste de l'AFP.
Un très lourd dispositif de sécurité a été déployé tout autour du site.
Situé sur les rives du Main, le fleuve qui traverse Francfort, et à l'est de la ville dans l'ancien quartier portuaire d'Ostend, ce site flambant neuf, composé de deux tours de verre qui se rejoignent au sommet, accueille déjà les équipes de l'institution monétaire depuis fin novembre.
Haut de 185 mètres, ce bâtiment, dont la construction a coûté 1,3 milliard d'euros, sera inauguré en présence du président de la BCE Mario Draghi. Entre soixante et cent invités sont conviés à cette cérémonie, volontairement "sobre", contexte de crise oblige, selon un porte-parole.
- 10.000 manifestants -
Parmi les intervenants de la manifestation, des représentants du mouvement altermondialiste Attac, des syndicats, un représentant du parti de gauche radicale grec Syriza, dont est issu le Premier ministre Alexis Tsipras, ou encore Miguel Urban du mouvement espagnol Podemos, parti-austérité en tête des sondages pour les prochaines législatives. Autant de mouvements et courants qui voient dans la BCE un artisan majeur des politiques de rigueur budgétaire imposées à certains pays européens, Grèce en tête.
Les organisateurs attendent au moins 10.000 manifestants, dont un train spécialement affrété en provenance de Berlin transportant 800 activistes. 60 bus en provenance de 39 villes européennes ont également fait route vers Francfort.
La police francfortoise a mobilisé plusieurs milliers d'hommes, des dizaines de canons à eau ainsi que des hélicoptères pour encadrer l'évènement.
"Ce déploiement policier est l'un des plus importants jamais organisés dans la ville", a déclaré à l'AFP une porte-parole de la police, qui voit "une forte probabilité" pour que de petits groupes aient recours à la violence.
Fin mars 2012, des débordements en marge d'une manifestation anticapitaliste à Francfort s'étaient déjà soldés par un blessé dans les rangs de la police et d'importantes dégradations dans le centre-ville, dont le montant avait été estimé à plus d'un million d'euros par les autorités.
- L'austérité en accusation -
"Nous voyons le projet européen en danger de mort. Au lieu de l'austérité et des coupes sociales, nous voulons plus de démocratie et un meilleur équilibre des pouvoirs en Europe ainsi qu'au sein de la BCE et de l'Eurosystème", ont réclamé mardi dans un communiqué plusieurs organisations syndicales, dont certaines doivent prendre part à la manifestation.
Soutien inattendu, le syndicat Ipso, qui affirme représenter 40% des salariés de la BCE, a également co-signé cette déclaration. Le syndicat ne participera toutefois pas au mouvement mercredi.
Un rassemblement dans le coeur historique de la métropole financière allemande est prévu à 13H00 GMT, suivi d'une marche dans les rues du centre-ville à partir de 16H00 GMT.
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