La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré mardi que les femmes porteuses de prothèses mammaires n'avaient pas besoin de se les faire retirer, malgré le signalement en France de nouveaux cas de cancers chez certaines d'entre elles.
"Il n'est pas recommandé aux femmes porteuses de prothèses mammaires de se les faire retirer", a dit la ministre au cours d'une conférence de presse, soulignant que celles-ci ne devaient "pas céder à une inquiétude excessive".
Elle a précisé qu'aucune marque de prothèse n'avait été spécifiquement "mise en cause" et que l'information aux femmes désireuses de se faire poser des implants serait "renforcée". "Notre vigilance est absolue", a-t-elle assuré.
La mise au point de la ministre fait suite à la publication mardi par le quotidien le Parisien d'un "avis d'experts", disponible sur le site de l'Institut national du cancer (INCa), comptabilisant pour la France 18 cas depuis 2011 de cancers rares, des lymphomes anaplasiques à grandes cellules, associés à un implant mammaire (LAGC-AIM).
"Il existe un lien clairement établi entre la survenue de cette pathologie et le port d'un implant mammaire", expliquent ces experts dans leur rapport. Mais ils ajoutent que "la fréquence de cette complication est cependant très faible".
Présente à la conférence de presse, Mme Agnès Buzyn, présidente de l'INCa, a expliqué que le lymphome incriminé était "le plus souvent de très bon pronostic" et qu'un seul décès avait été enregistré sur les 18 cas répertoriés.
Selon François Hébert, directeur général adjoint de l'agence du médicament ANSM, près de 400.000 femmes sont porteuses d'implants mammaires en France dont 80% pour des motifs esthétiques et 20% pour des suites de cancer.
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