"Quand un enfant révèle qu'une goutte de sang coule le long de ses jambes et qu'il a peur qu'elle tache ses chaussons, comment pourrait-il inventer une telle scène ?": mardi, au deuxième jour du procès en révision de Christian Iacono, l'avocat général Jean-Paul Gandolière a émis des doutes sur les rétractations du petit-fils.
A la barre, Laure Oliver, la première enquêtrice de police à avoir interrogé Gabriel Iacono à Reims, en 2000, relate avoir d'emblée considéré l'enfant alors âgé de 9 ans et demi, comme une "victime", comme à chaque fois qu'un enfant lui est amené.
L'avocat général la questionne sur les détails fournis à l'époque par Gabriel, lorsqu'il accusait son grand-père de l'avoir sodomisé dans la maison de Vence (Alpes-Maritimes): "Il vous dit que son grand-père a mis du coton pour arrêter l'hémorragie, puis du sparadrap, il vous donne tous ces détails", souligne le représentant du ministère public.
L'enquêtrice opine, tout comme lorsque le magistrat rappelle que l'enfant "voulait retourner chez son grand-père pour protéger son cousin", afin qu'il ne se fasse pas agresser lui aussi.
"C'est classique, chez les enfants abusés, de vouloir jouer un rôle protecteur vis-à-vis d'un enfant plus petit", ajoute cette policière retraitée Laure Oliver.
L'un des avocats de Christian Iacono, Me Gérard Baudoux, rappelle alors à l'enquêtrice que "lorsque Gabriel Iacono est entendu le 3 juillet 2000, il a déjà parlé à cinq personnes", dont ses parents et un médecin qui fera le signalement.
"Vous êtes la sixième personne à l'entendre, cet élément pouvait éventuellement perturber les déclarations faites par Gabriel", estime l'avocat, reprochant à l'enquêtrice d'avoir posé à l'enfant des "questions induites". Ce qu'elle réfute.
L'ex-maire de Vence, aujourd'hui âgé de 80 ans, est rejugé depuis lundi, pour la troisième fois pour viols sur son petit-fils, qui s'était subitement rétracté en 2011, après avoir maintenu des accusations constantes pendant 11 ans.
L'enquête avait mis au jour de vives tensions dans la famille, le père de Gabriel entretenant des relations exécrables avec son propre père Christian. Ce dernier a régulièrement souligné que son petit-fils avait été influencé par ses parents dans ce dossier.
Philippe Iacono, le père de Gabriel sera entendu comme témoin mardi en fin de journée.
"Je redoute évidemment (le témoignage de mon père, ndlr) parce qu'il est contre ma rétractation et je ne comprends pas qu'il ne veuille l'accepter () ça me pose un problème qu'il s'acharne en permanence contre ma famille et contre mon grand-père", a déclaré Gabriel Iacono mardi matin, peu avant l'audience.
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