Les habitants du Vanuatu pourraient rapidement manquer de nourriture après le passage dévastateur du cyclone Pam qui a fait au moins 24 morts, des dizaines de blessés et des dégâts considérables sur cet archipel du Pacifique Sud.
A l'aube mardi, des tas de feuilles et de branches encombraient les rues de la capitale Port-Vila, balayée vendredi comme le reste de cet archipel de 270.000 habitants par le cyclone de catégorie 5 - la plus élevée - accompagné de rafales de vent supérieures à 320 km/h.
Samson Toara, un jeune Vanuatais de 25 ans, a eu le sentiment qu'"un gros avion volant à très basse altitude" lui passait au-dessus de la tête.
L'archipel prisé des touristes pour ses plages de sable blanc et ses eaux turquoises est habitué aux intempéries. Mais les anciens n'avaient jamais vu un tel désastre.
"Avant, il nous fallait un à trois mois pour nous remettre. Ca sera plus long cette fois-ci", estime Ruby Esau, 60 ans.
Des habitants commençaient à retirer des débris de toitures métalliques des routes autour de leurs maisons, ou débitaient les arbres tombés à l'aide de machettes.
D'autres tentaient de faire sécher leurs affaires - directement sur le sol ou suspendues à du fil à linge.
L'étendue des dégâts pour l'ensemble de l'archipel, composé de plus de 80 îles, restait difficile à mesurer, la grande partie des moyens de communication étant coupée.
- Dégâts importants dans le sud -
Le bilan fait état pour l'instant de 24 morts, selon le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), et de 30 blessés, selon le président Baldwin Lonsdale.
Lundi, M. Lonsdale a expliqué, la voix étranglée par l'émotion, que les besoins étaient immenses.
"Dans l'immédiat, il nous faut un soutien humanitaire, à plus long terme nous avons besoin d'une aide financière et d'assistance pour commencer à reconstruire nos infrastructures. Nous avons tout à reconstruire", a-t-il souligné.
Selon Benjamin Shing, du cabinet de M. Lonsdale, la pénurie alimentaire menace les survivants.
"La première semaine, nous comptons sur le fait que les cultures et les jardins sont toujours comestibles () mais après la première semaine, nous aurons besoin d'avoir des rations sur le terrain", a-t-il dit mardi à la télévision australienne ABC.
Les associations humanitaires ont dit éprouver les pires difficultés pour aider les sinistrés alors que les îles du sud de l'archipel, les moins accessibles, semblent avoir été frappées le plus durement.
Une première équipe de secouristes a pu se rendre sur l'île de Tanna, à environ 200 kilomètres de Port-Vila.
"D'après leurs premières observations, les dégâts sont bien plus graves qu'à Port-Vila", a déclaré à l'AFP Tom Perry, de l'ONG CARE, précisant que sur les 24 morts attribués à Pam, cinq avaient été recensés sur Tanna. L'hôpital local fonctionne mais son toit a été emporté, a-t-il ajouté.
Selon la ministre australienne des Affaires étrangères Julia Bishop, "plus de 80% des maisons et des immeubles ont été partiellement ou complètement détruits" sur cette île.
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