Des dizaines de milliers de Brésiliens ont manifesté dimanche pour réclamer le départ de la présidente de gauche Dilma Rousseff, cible d'une grogne montante en raison de la crise économique et du scandale de corruption Petrobras qui ébranle sa majorité.
Il s'agissait des plus importantes manifestations enregistrées au Brésil depuis celles de la fronde sociale de juin 2013, néanmoins de nature différente et de plus grande ampleur.
Selon des estimations de la police militaire, les cortèges, convoqués sur les réseaux sociaux, ont notamment rassemblé 45.000 personnes dans la capitale Brasilia, 24.000 à Belo Horizonte (sud-est), 15.000 à Rio de Janeiro.
Une importante manifestation était sur le point de débuter à Sao Paulo (sud-est), capitale économique du géant d'Amérique latine et fief d'une opposition qui a mal digéré sa courte défaite à la présidentielle de l'automne dernier, au terme d'une campagne rugueuse.
Des marches de moindre ampleur ont été enregistrés dans le nord et le nord-est, à Salvador de Bahia, Recife ou Belem, villes traditionnellement acquises au Parti des travailleurs (PT) au pouvoir.
- "Intervention militaire maintenant" -
Vêtus de jaune, vert ou bleu, les couleurs du drapeau brésilien, de nombreux manifestants réclamaient la destitution de Mme Rousseff, qui a entamé son second mandat il y a à peine trois mois.
Certains réclamaient même une intervention militaire pour mettre fin à 12 ans de pouvoir du PT, le jour même où le pays commémorait le 30e anniversaire de retour de la démocratie au Brésil, après une longue dictature militaire entamée en 1964.
A Rio, environ 15.000 manifestants ont envahi l'avenue longeant la célèbre plage de Copacabana aux cris de "Dehors Dilma! Dehors le PT" et entonné l'hymne national comme dans les autres grandes villes.
Rita Souza, une productrice de télévision âgée de 50 ans, arborait une pancarte réclamant une "Intervention militaire maintenant".
"Je ne demande pas un coup d'Etat, mais une intervention constitutionnelle pour appeler à de nouvelles élections propres, sans urnes électroniques, sans manipulation du PT. Qu'ils s'en aillent tous à Cuba", a-t-elle déclaré à un journaliste de l'AFP.
"Je soutiens le départ de Dilma. Les plus grands scandales de corruption ont eu lieu sous son gouvernement et elle n'a rien dit", affirmait à Brasilia, Alesandro Braga, un entrepreneur de construction de 37 ans, manifestant sur l'Esplanade des ministères avec son épouse et leur fils en poussette.
- Troisième tour électoral -
La popularité de Dilma Rousseff a chuté de 19 points en février à seulement 23%, alors que les nuages s'accumulent sur tous les fronts pour la présidente.
La septième puissance économique mondiale est au bord de la récession. L'inflation grimpe (7,7% sur 12 mois), les déficits publics se sont creusés et le réal s'est déprécié de 30% en 12 mois face au dollar.
Revenant sur ses engagements électoraux, la présidente s'est résolue à mettre en place un ajustement budgétaire douloureux, critiqué par une partie de son propre camp politique.
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