Le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, sous pression à deux jours des élections en Israël, s'est livré dimanche à une offensive médiatique pour séduire le centre, qui doit culminer avec un rassemblement des partis de droite en soirée.
Selon les derniers sondages autorisés, l'issue du scrutin qui s'annonce serré va se jouer au centre. L'opposition menée par l'Union sioniste du travailliste Isaac Herzog devance de trois à quatre points le Likoud, le parti de M. Netanyahu, mais cet avantage ne suffit pas à garantir à M. Herzog la majorité parlementaire qui lui donnera le pouvoir.
Moshé Kahlon, un transfuge du Likoud qui a fondé son parti de centre-droit Koulanou et mise tout sur les questions sociales dans un Etat où les inégalités sont parmi les plus grandes des pays développés, fait désormais figure de faiseur de roi.
Crédité de 8 à 10 mandats, il est l'objet de toutes les attentions, car pour plus de 55% des électeurs, l'élection se jouera sur les questions sociales et économiques.
"Je ne pourrais pas constituer un gouvernement sans lui", a assuré M. Netanyahu qui brigue un troisième mandat consécutif. "Quel que soit le nombre d'élus de son parti, il obtiendra le poste de ministre des Finances", a-t-il martelé à la radio militaire.
L'enjeu est tel que le Premier ministre a fait la même proposition à la radio publique alors qu'il s'était refusé depuis des mois à accorder la moindre interview aux médias, qu'il juge hostiles.
De son côté Isaac Herzog a dit voir en M. Kahlon "un partenaire important si je forme le prochain gouvernement".
- Discours Netanyahu en soirée -
ncien ministre de M. Netanyahu qui exige le portefeuille des Finances après une campagne centrée sur la crise du logement et la cherté de la vie, M. Kahlon a maintenu le suspense sur ses intentions.
"A 48 heures du scrutin, ce genre de man?uvre était prévisible. Elle vise à nous faire perdre des voix", s'est-il contenté d'affirmer.
Malgré une avance de l'alliance de centre-gauche, l'issue des élections demeure très incertaine. Car dans le système israélien, ce n'est pas forcément le chef de la liste arrivée en tête qui est appelé à former le gouvernement, mais celui, parmi les 120 députés élus, qui sera le plus à même de constituer une coalition avec les autres groupes au Parlement.
Etant donné la dispersion annoncée des voix entre au moins onze listes de droite, de gauche, du centre, ultra-orthodoxes et arabe, la composition de la prochaine majorité reste difficile à prévoir. Et le nom du prochain Premier ministre pourrait ne pas être connu avant plusieurs semaines.
Sur le terrain, le camp de la droite a lancé un ultime mot d'ordre de mobilisation générale pour un rassemblement en soirée au centre de Tel-Aviv, une semaine après que des dizaines de milliers d'Israéliens se sont mobilisés contre M. Netanyahu dans la même ville.
M. Netanyahu y fera sa première apparition à un rassemblement public et prononcera un discours pour tenter de galvaniser ses troupes. A ses côtés, seront présents ses alliés dont Naftali Bennett, chef du Foyer juif, un parti nationaliste religieux fervent partisan de la colonisation des Territoires palestiniens.
- 'Le parti de l'étranger' -
Avant ce rendez-vous, M. Netanyahu a de nouveau implicitement présenté l'Union Sioniste comme le "parti de l'étranger", alors qu'il vient lui-même de défier l'administration de Barack Obama en dénonçant à la tribune du Congrès un accord nucléaire en cours de négociation avec l'Iran.
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