Avec beaucoup d'émotion et quelques larmes, les rescapés de l'équipe de l'émission de téléréalité française sont rentrés en France samedi, laissant derrière eux l'Argentine où un accident d'hélicoptères pendant le tournage a coûté la vie à dix personnes dont trois sportifs de premier plan.
La mort de ces personnes lundi, dont la navigatrice Florence Arthaud, 57 ans, la championne olympique de natation Camille Muffat, 25 ans, et le boxeur Alexis Vastine, 28 ans, médaillé olympique en 2008, avait provoqué un véritable choc en France.
Samedi matin, l'avion transportant les 27 Français de l'équipe, dont le patineur Philippe Candeloro, le nageur Alain Bernard, l'ex-cycliste Jeannie Longo, la snowboardeuse Anne-Flore Marxer, a atterri à l'aéroport parisien de Roissy Charles-de-Gaulle.
Emmenés sous escorte dans une navette aux vitres teintées dès leur descente d'avion, ils ont été accueillis par une soixantaine de proches et des dirigeants de TF1, la chaîne sur laquelle l'émission de téléréalité "Dropped" devait être diffusée.
"Il y avait beaucoup d'émotion, des larmes, des retrouvailles avec les familles dans l'intimité", a indiqué à l'AFP une source aéroportuaire.
"Un grand merci pour tous vos messages de soutien, votre solidarité. Ayons une pensée pour toutes les familles des victimes qui ne sont pas revenues avec nous", a déclaré Philippe Candeloro dans une brève vidéo mise en ligne dans l'après-midi sur Facebook.
Il a été le premier des 27 Français à s'exprimer après leur retour en fin de matinée. Tous avaient en effet quitté l'aéroport sans un mot pour la presse, tenue à l'écart du bâtiment.
- 'Envie de rentrer' -
"J'ai envie de rentrer. Et j'ai envie d'aller voir les parents de Camille", avait confié à l'AFP Alain Bernard mercredi. Les Français erraient alors comme des âmes en peine dans un hôtel de Villa Union (Argentine), encore sous le choc.
"C'est compliqué. Par moments, on essaie d'aller de l'avant et d'affronter la réalité cruelle qui est devant nous", avait ajouté l'ancien nageur.
Les deux hélicoptères venaient de décoller d'un terrain de football quand ils se sont heurtés lundi dans le nord-ouest de l'Argentine.
Les sportifs français devaient être largués dans des zones isolées et mis au défi de retrouver la civilisation en moins de 72 heures.
Avant de boucler leurs valises, les participants et l'équipe de "Dropped" ont livré jeudi leur témoignage au juge argentin Daniel Herrera, chargé de l'enquête.
Bernard et Candeloro ont ainsi raconté comment ils ont assisté, impuissants, à l'accident, et vu brûler les deux appareils.
Les analyses des carcasses calcinées des deux hélicoptères, des Écureuils de facture récente (2010), doivent se poursuivre. La thèse de l'erreur de pilotage est privilégiée par les spécialistes de l'aéronautique interrogés par l'AFP.
L'utilisation de l'un des appareils fait polémique en Argentine, car il était normalement prévu pour les services de secours. Selon les autorités locales, l'hélicoptère a été prêté à l'entreprise touristique Praia Rosa, qui détient la concession d'exploitation touristique de la Quebrada del Yeso, où allait être tourné "Dropped". Praia Rosa a ensuite loué l'appareil à l'équipe de production de l'émission de TF1, selon le site internet d'informations Infobae.
Sur place, cinq gendarmes français participent depuis vendredi à l'enquête. Parmi eux, des experts de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN) doivent réaliser, en commun avec les experts locaux, les autopsies des deux pilotes argentins et des huit Français.
Jusqu'ici, les légistes argentins ont procédé à des prélèvements sur les corps afin de les comparer aux données médicales qu'apportent les hommes de l'IRCGN.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.