Le Vanuatu a lancé un appel à l'aide internationale après qu'un cyclone accompagné de vents de plus de 300 km/heure eut semé la désolation dans cet archipel du Pacifique Sud, où des dizaines de personnes pourraient avoir péri.
"Le spectacle ce matin est celui d'une dévastation totale, les maisons sont détruites, les arbres sont tombés, les routes sont bloquées et les gens errent dans les rues, cherchant de l'aide", a ainsi raconté le directeur pour le Vanuatu de l'ONG Save the Children, Tom Skirrow, après le passage de Pam, un cyclone de catégorie 5 (la plus élevée), sur l'ancienne colonie des Nouvelles-Hébrides, jadis administrée en commun par la France et le Royaume-Uni.
"Les communications étant coupées dans la majeure partie du pays, il est peu probable que l'on connaisse l'ampleur de la catastrophe avant plusieurs jours", a-t-il ajouté. Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a dit à ce sujet "redouter que les destructions () ne soient très étendues".
Plus de 2.000 personnes ont trouvé refuge dans des abris à Port-Vila, la capitale, a témoigné une autre ONG, World Vision, qui a souligné que des semaines pourraient être nécessaires pour connaître la situation dans les îles les plus reculées de l'archipel.
"Quinze ou trente minutes de terreur absolue", a résumé Alice Clements, une responsable du Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef) présente sur place,
"J'ai vu les portes coulissantes de mon hôtel de trois étages être entièrement soufflées, c'était terrifiant", a-t-elle dit, affirmant que la puissance du cyclone avait été bien plus importante que prévu. Pour Vivien Maidaborn, directrice exécutive de l'Unicef Nouvelle-Zélande, "cette catastrophe naturelle pourrait avoir été l'une des pires dans l'histoire du Pacifique".
Chloe Morrison, une travailleuse humanitaire qui se trouvait elle aussi à Port Vila, a raconté qu'elle avait passé la nuit dans un abri, terrifiée. "Il y a des informations de nos collègues faisant état de villages entiers emportés", a-t-elle assuré.
"Nous avons vu des morts, (il y a) potentiellement un nombre important de morts", a de son côté déclaré à l'AFP Sune Gudnitz, chef du bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) dans la région.
Des médias, citant le bureau de gestion des catastrophes du Vanuatu, mentionnent pour leur part un bilan de six morts, ainsi que l'entrée en vigueur de l'état d'urgence.
L'ONU a quant à elle annoncé disposer d'informations non confirmées selon lesquelles 44 personnes pourraient avoir perdu la vie dans une seule des provinces du Vanuatu.
- Appel à l'aide internationale -
Le président de ce pays pauvre de 270.000 habitants a lancé samedi un appel à l'aide internationale.
"J'en appelle, au nom du gouvernement et du peuple du Vanuatu, à la communauté mondiale pour nous donner un coup de main en réponse à ces calamités qui nous ont frappés", a ainsi déclaré Baldwin Lonsdale dans un discours à l'occasion d'une conférence de l'ONU à Sendai, au Japon.
Le Royaume-Uni a à cet égard promis un don de deux millions de livres (2,8 millions d'euros), qui s'ajoute au million d'euros de l'Union européenne et aux 700.000 euros de la Nouvelle-Zélande, l'Australie se disant prête à participer immédiatement aux secours.
Une équipe de l'ONU est par ailleurs attendue sur place pour la fin du week-end, cependant que les agences humanitaires espèrent pouvoir commencer à livrer par avion une aide d'urgence à partir de dimanche, lorsque l'aéroport de Port Vila aura pu être rouvert.
De leur côté, "les autorités françaises répondront aux demandes d?assistance du Vanuatu", a fait savoir le président François Hollande selon lequel "cette tragédie démontre, une fois de plus, l?urgence de lutter contre les dérèglements climatiques et d?aider les pays les plus vulnérables à y faire face".
Il faut "le plus vite possible () un dispositif mondial qu?on pourrait appeler 'Alerte catastrophe climatique'" dont "l?objectif serait de fournir à tous les pays concernés des données météorologiques que plusieurs Etats tirent de leur réseau de surveillance météorologique implanté dans le monde entier", a jugé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.
- Le cyclone perd en intensité -
Le cyclone a traversé la principale île du Vanuatu, où habitent plus de 65.000 personnes, et un groupe d'îles situées plus au sud, qui comptent 33.000 habitants.
Selon le Bureau australien de météorologie, le cyclone a changé de direction à la dernière minute, passant bien plus près de Port Vila que prévu.
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