Un gigantesque incendie de forêt continuait samedi de menacer le port chilien de Valparaiso, classé au patrimoine mondial de l'humanité et déclaré en état d'urgence, alors que le feu a fait un mort et provoqué l'évacuation de 7.000 personnes.
La propagation des flammes dans la nuit de vendredi à samedi a été "marginale" et l'incendie ne présente plus de menaces pour la population, selon les autorités.
"L'incendie est contenu, mais pas contrôlé", a toutefois mis en garde Ricardo Toro, directeur du Bureau national des urgences (Onemi), dans son dernier rapport.
"Nous avons une situation calme pour l'instant, mais cet après-midi des conditions (météorologiques) plus difficiles, assez critiques, sont prévues", a expliqué Aaron Cavieres, directeur de la Corporation nationale des forêts (Conaf), avec une température qui pourrait atteindre les 27 degrés et des vents de 30 kilomètres heure.
"Mais nous sommes préparés", a-t-il tenu à rassurer.
Si durant la nuit, quelque 460 hectares de forêt et de pâturages ont brûlé, samedi matin on ne distinguait plus de flammes importantes dans les zones où travaillaient les pompiers.
Dans le centre de Valparaiso, la situation était normale même si le calme était interrompu fréquemment par le survol de la ville par des avions et hélicoptères participant à la lutte contre l'incendie, a constaté un journaliste de l'AFP. Une petite brise faisait voler quelques braises sur la ville.
Le feu a démarré vendredi après-midi, dans une décharge située dans une zone boisée, alors que les températures de ces derniers jours étaient particulièrement élevées en cette fin d'été austral. Les flammes attisées par le vent se sont propagées rapidement, menaçant des localités voisines.
Une femme de 67 ans est décédée d'une crise cardiaque et le port de Valparaiso sur l'océan Pacifique comme la ville voisine de Vina del Mar, à une centaine de kilomètres de la capitale, sont en "état d'urgence", selon les autorités.
Pendant la nuit, quelque 7.000 habitants ont dû être évacués. La plupart d'entre eux ont déjà pu regagner leur domicile, à l'exception d'une vingtaine de personnes qui se trouvaient encore dans des centres d'accueil, selon les chiffres officiels.
- 'Un incendie complexe' -
Une quinzaine de pompiers ont été blessés, dont deux grièvement, et sont actuellement hospitalisés.
Les autorités ont lancé un appel pour demander à la population d'éviter de voyager dans la région.
Des renforts de policiers et militaires sont également attendus. En outre sept avions et huit hélicoptères venant d'autres régions du pays devaient arriver sur les lieux à la mi-journée.
La route principale entre Santiago et Valparaiso a été coupée en raison de la proximité des flammes, qui se sont dangereusement approchées durant la nuit des tours de haute tension et d'une centrale d'électrité.
"C'est un incendie complexe en raison du lieu", a indiqué Mauricio Bustos, directeur de l'Onemi de Valparaíso.
Toutefois "nous n'avons aucune maison détruite" par l'incendie, a confirmé le vice-ministre de l'intérieur, démentant des informations antérieures.
La région de Valparaiso où s'est déclaré l'incendie avait déjà été ravagée en avril 2014 par un sinistre qui avait fait 15 morts et des milliers de sinistrés. Plus de 3.000 maisons avaient été détruites dans l'incendie qui avait fait rage pendant huit jours, notamment dans les quartiers les plus pauvres sur les hauteurs de la ville.
Il reste à ce jour la plus grande catastrophe de ce genre ayant touché ce port pittoresque, classé par l'Unesco au patrimoine de l'humanité et célèbre pour ses collines, ses ruelles escarpées et ses nombreuses maisons colorées.
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