Quatre ans après le tsunami de mars 2011, de nombreux décideurs politiques mondiaux sont réunis samedi à Sendai, une des villes meurtries de la côte nord-est du Japon, pour une conférence internationale sur la réduction des risques de catastrophes naturelles, organisée par les Nations unies.
Les protagonistes sont censés faire le point sur les progrès réalisés depuis la précédente réunion du même type tenue quelques mois après le raz-de-marée qui avait emporté quelques 250.000 vies fin 2004 dans l'océan Indien, et "définir un cadre d'action post-2015".
Ce troisième grand rassemblement mondial suit la publication d'un rapport de l'Office des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes, document où sont notamment pointées du doigt les pertes économiques annuelles de 250 à 300 milliards de dollars dues aux sinistres naturels à travers le monde.
"Nous jouons avec le feu", a averti en début de mois le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. "Il n'est pas impossible que le risque des catastrophes atteigne un point de basculement au-delà duquel les efforts et ressources requis dépasseraient les capacités des générations futures", a-t-il prévenu. "La durabilité commence à Sendai", a ajouté M. Ban, qui assistera à la réunion.
"Les deux tiers des catastrophes naturelles proviennent du dérèglement climatique", a renchéri pour l'AFP le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui doit y prononcer un discours samedi matin en tant que président de la COP 21, conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en fin d'année.
"Le succès du rendez-vous de Sendai peut préfigurer celui de Paris", a poursuivi le chef de la diplomatie française qui dit vouloir que se dessine un schéma dans lequel "tous les territoires et populations vulnérables puissent disposer un jour d'un système d'alerte précoce les avertissant de l'arrivée d'une quelconque catastrophe".
Une telle volonté rend obligatoire la collaboration des acteurs publics et privés "avec un rôle important des compagnies d'assurance et des entreprises de technologies", a convenu M. Fabius selon qui "des avancées positives ont eu lieu ces dernières années car il est désormais clair que le changement climatique existe et qu'il est lié à l'activité humaine".
- Partager les leçons -
Margareta Wahlström, représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophes, a certes déclaré lors d'un récent entretien accordé à l'AFP que des progrès avaient été réalisés dans l'atténuation du coût humain des désastres naturels de grande ampleur, mais il reste encore bien du travail, notamment dans l'éducation publique.
La reconstruction post-catastrophe est quant à elle une tâche à long terme, qui nécessite au moins une décennie dans de nombreux cas, comme l'ont montré la tragédie de fin 2004 dans l'océan Indien ou le séisme meurtrier de 1995 à Kobe, dans l'ouest du Japon, où ont péri plus de 6.000 personnes.
Et la responsable de l'ONU d'appeler à une plus grande mise en commun des connaissances.
"Trop peu d'efforts sont faits pour partager les leçons apprises" de la complexité de la reconstruction qui est "très coûteuse et toujours pleine de frustrations", a-t-elle insisté.
La conférence de cinq jours devrait être suivie par environ 20 chefs d'Etat ou de gouvernement et des dizaines de délégations de niveau ministériel. Des centaines d'ONG et de groupes d'intérêt y prendront également part.
Les organisateurs n'attendent pas moins de 40.000 personnes à Sendai, une des cités du nord-est de l'archipel ravagé il y a exactement quatre ans par le séisme et le tsunami du 11 mars 2011 à l'origine d'un terrible accident nucléaire.
Les habitants de la région disent espérer montrer aux visiteurs, et à travers eux au reste du monde, "comment les choses se sont améliorées sur place grâce aux efforts faits par les résidents".
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